Une situation qui, si elle n'est pas prise en charge, risque, à court terme, déboucher sur des répercussions négatives. Cinq mois après son installation, l'exécutif de la wilaya de Annaba donne cette nette impression de se chercher encore puisqu'il n'a toujours pas réussi à donner l'élan salvateur à la relance socioéconomique. Bien au contraire, la situation laisse dégager une image de dégradation et le bilan établi par la daïra en charge de la commune chef-lieu en offre une illustration qui colle à la réalité du terrain. Ces derniers mois, dans la wilaya de Annaba, rien ne se transforme en matière d'application du programme de relance économique. A chaque réunion du Conseil exécutif de la wilaya, les projets à réaliser sont remis sur la table alors que le suivi des instructions données par le wali ou des délais qu'il a accordés pour l'achèvement de tel ou tel autre projet ne sont pas à l'ordre du jour. Les retards s'accumulent en matière de réfection d'infrastructures sociales et économiques, et d'aménagement du territoire. C'est le cas de la zone industrielle Pont Bouché, du Marché d'intérêt national avec ses abattoirs toujours fermés, du CREPS de Seraïdi, des différents programmes de réalisation de logements, de l'aérogare Rabah Bitat, de la réfection du téléphérique, du recasement des populations touchées par les inondations, de la rénovation du réseau routier urbain, du réaménagement de la darse ... on n'en est encore qu'au stade des bonnes intentions. Ceci se répercute bien évidemment sur l'application du programme présidentiel de relance économique. Totalement déséquilibré, le budget de wilaya pour l'année 2006 n'a toujours pas mis en branle les leviers économiques. Les conflits entre élus dans plusieurs communes, les tracasseries judiciaires auxquelles des directeurs de l'exécutif sont confrontés, la bureaucratie et le trafic d'influence s'opposent à la volonté d'ouverture exprimée par la population. Démobilisés quant à peser de leur poids pour un reprise en main de la situation, les élus de l'APW et ceux des 2 chambres hautes sont loin de travailler pour une mise en œuvre concrète d'actions en termes d'environnement, d'aménagement du territoire, de lutte contre le chômage et la délinquance. A ce jour, aucune réflexion avec l'ensemble des partenaires économiques et sociaux n'a été entamée. Le débat local s'est figé depuis l'avènement des 2 nouveaux collèges d'élus APW et des 12 APC. Partout, les voix discordantes ne permettent pas une sérieuse prise en charge des aspirations des 600 000 âmes que compte la wilaya.