Les séquelles des glissements de terrains, qui ont touché l'hiver dernier plusieurs cités de la ville de Skikda, sont toujours d'actualité. Les ruines des bâtisses, qui s'étaient écroulées, les fissurations des routes et les éboulis des talus sont encore visibles pour témoigner de l'importance du sinistre. L'ampleur du phénomène avait, à titre de rappel, vivement inquiété les pouvoirs publics qui se sont retrouvés devant un fait accompli causé par des années d'insouciance dans la gestion de l'espace urbain de la ville et par une grande anarchie relevée dans l'accaparement des sols et de leur urbanisation. Skikda avait alors commencé à s'effriter à vue d'œil. Que ce soit au centre-ville même ou aux quartiers périphériques, les constats étaient les mêmes, faisant dire à des experts nationaux que « la situation de glissements de terrains à Skikda risque d'être plus importance que celle vécue par la ville de Constantine. » Après les premiers constats, les élus de l'APW avaient laissé comprendre qu'ils allaient saisir les autorités centrales pour « déclarer la wilaya de Skikda zone sinistrée ». Ils se rétracteront par la suite pour tenter de se substituer à l'administration et jouer aux administrateurs à travers une batterie de correspondances adressées à différents ministères. Une année après, le phénomène d'éboulement est toujours présent, puisque la ville a enregistré dernièrement d'autres éboulements. Ils sont de moindre envergure certes, mais ils sont venus rappeler aux uns et aux autres que la situation mériterait une attention plus accrue. Entre temps, les autorités locales avaient lancé un appel d'offres national et international en vue de prendre le phénomène en charge. L'étendue du phénomène d'éboulement et sa gravité ont emmené les responsables à opter d'abord pour la réalisation d'une étude globale des régions touchées pour aboutir à un ensemble de recommandations. Cette étude, recommandée par plusieurs experts et instances officielles vient d'être engagée. Après les opérations d'usage relatives à ce genre de marché, Terrasol, un bureau d'études français a été retenu et a déjà entamé ses travaux il y a plus d'un mois, en enclenchant un grand programme de sondage (carottage) des sols des régions les plus affectées par les glissements de terrain. Ces régions ont été scindées en six zones : la Corniche de Stora, la résidence, Beni Malek, le Mont Mouader, Oued El Ouahch et Boulkeroua. Selon les informations rapportées par la cellule de communication de la wilaya, l'étude devrait être achevée avant la fin de l'année.