Les jeunes chômeurs de la commune avaient longtemps nourri l'espoir d'être recrutés dans l'entreprise d'exploitation d'un gisement de plâtre découvert dans la localité. Les habitants de la commune d'Ahnif, à 40 km à l'est de Bouira, désespèrent de sortir un jour de la précarité. Les villages, après de longues années d'insécurité, n'ont pas encore retrouvé la voie pour se défaire de la misère. Malgré sa richesse en ressources naturelles, à l'instar du plâtre médical et celui utilisé dans la construction, Ahnif patauge dans le sous-développement. Les gisements de plâtre, dont la découverte remonte aux années 1970, sont concentrés dans la localité d'Amenhar, au sud-ouest de la municipalité. Pour que ce projet soit réalisé, plusieurs comités de citoyens se sont constitués durant ces dernières années. La population s'est mobilisée pour réclamer l'implantation d'une usine pour l'exploitation de cette matière première et surtout générer de l'emploi pour les jeunes. Cependant, tous les efforts consentis par les citoyens se sont avérés inutiles. Car l'entreprise qui va exploiter le site a été installée sur le territoire de la commune d'Al-Adjiba, et non à Ahnif. Cet état de fait a suscité le mécontentement des jeunes chômeurs de la localité. Plusieurs actions de protestation allant jusqu'à réclamer l'arrêt des travaux de construction de ladite usine, ou sa délocalisation vers la commune d'Ahnif ont eu lieu ces dernières années. «Nous demandons que l'exploitation du site d'Amenhar puisse bénéficier à la population de notre commune. C'est notre seule ressource», dira Djamel Hellali, un jeune chômeur, membre dans le collectif des jeunes d'Ahnif. Personne n'arrive à admettre le fait qu'une usine installée à Al-Adjiba vienne exploiter le gisement du plâtre d'Ahnif sans que les chômeurs de cette dernière n'en bénéficient. «La matière première est extraite du sol d'Ahnif, mais le bénéfice revient à d'autres. C'est injuste. Nous avions demandé aux autorités d'intervenir pour régler cette affaire, mais on nous dit toujours que le dossier est clos», enchaîne Djamel. Ainsi, des mouvements de protestation se sont déclenchés récemment pour réclamer la part de la commune dans l'exploitation des gisements de plâtre. Une plate-forme de revendication initiée par les jeunes d'Ahnif réclame «la sectorisation des usines de plâtre de Amenhar 1 et 2, dans la commune d'Ahnif afin qu'elle bénéficie de plein droit de ce qu'il lui revient». Le P /APC d'Ahnif, Salah Soum explique que la loi n'autorise pas l'APC à tirer profit de la rente de l'impôt. «Le registre de commerce du propriétaire de l'usine est établi dans la commune d'Al-Adjiba, alors la taxe sera versée au profit de cette municipalité. En ce qui concerne la TVA, celle-ci est versée directement au Trésor public et non pas aux APC», dit le P/APC. Selon les protestataires, le wali de Bouira avait promis l'ouverture d'une enquête. Des mesures urgentes sont à prendre pour lancer des projets d'investissement en vue de réduire, ne serai-ce que de peu, le taux du chômage. D'autres gisements à l'instar de celui d'Amenhar ont été découverts mais risquent de subir le même sort que ce dernier.