La commune accuse un grand retard en matière de développement local. Les attentes de la population sont nombreuses. Ahnif, appelée communément «Gare-Maillot», est une municipalité qui n'a aucune ressource financière. Elle occupe une grande partie du sud de la daïra de M'chedallah, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Bouira. Le développement local dans cette région est un mot dépourvu de sens, malgré qu'elle est traversée par une voie ferrée et la RN 05, une «aubaine» qui a tiré de l'anonymat de nombreuses autres localités, exceptée Ahnif… En tout cas, concernant l'amélioration urbaine, la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) aura certainement du travail pour cette localité où ce secteur accuse un retard énorme. C'est le constat qu'aura fait tout visiteur dans la région, depuis peu de temps, puisque au chef-lieu communal même, l'on verra l'absence de trottoirs et de revêtement des rues, ce qui explique qu'aucun projet d'aménagement urbain n'a été mené à terme. Questionné sur une telle situation, un élu local relève que pour avoir bitumé avant l'achèvement des travaux, l'état de la chaussée s'est dégradé davantage, pendant que dans d'autres quartiers et cités de la commune, les travaux d'aménagement ne sont même pas encore lancés. A la moindre averse, c'est l'envasement et la boue partout. La même situation est vécue en matière d'alimentation en gaz naturel, sachant que plusieurs localités et une grande partie du chef-lieu de la commune ne sont pas raccordées au réseau. Il semble qu'il va falloir attendre jusqu'à 2014, d'après un membre de l'APC, pour que tous les foyers soient branchés au réseau du gaz naturel. Concernant le logement, le président de l'APC a indiqué que l'APC a enregistré, rien que pour l'habitat rural, plus de 800 dossiers. En traversant le chef-lieu communal, le visiteur ne manquera pas de constater que la commune est scindée en deux parties par la ligne ferroviaire. Des centaines de personnes traversent quotidiennement ce chemin dangereux, alors qu'une école primaire est à moins de dix mètres du passage à niveau. «Nous avons besoin de deux passerelles sur la voie ferrée pour éviter tout risque. Mais de ce côté, le wali de Bouira nous a promis de prendre en charge le problème», a indiqué le président de l'APC, Soum Mohand-Salah. Pour rejoindre leurs établissements scolaires, les élèves du primaire, les collégiens et les lycéens de la localité sont obligés de contourner la voie ferrée sur plus de 10 km, alors que la problématique du transport scolaire se pose avec acuité. Déjà que la commune d'Ahnif ne dispose que de trois bus mal en point, l'éloignement, allant jusqu'à plus de 10 km, entre des villages de la municipalité et les établissements scolaires y met encore son grain de sable. Pour atténuer la souffrance des écoliers, la commune a fait appel aux transporteurs privés. Mais, malgré la signature de six conventions entre l'APC et ces transporteurs, le problème persiste encore. Ahnif souffre aussi du manque de l'eau potable, et elle souffrira encore sûrement, tant que le projet d'AEP à partir du barrage Tilesdit piétine. L'on a appris que toutes les études menées concernant le nouveau réseau AEP devant être réalisé à travers plusieurs localités de la commune ont été annulées. La cause en est, semble-t-il, la diminution de la cadence des travaux due à la réalisation parallèle d'un grand projet d'AEP, à partir du barrage de Tilesdit, pour la daïra d'El Mansourah (wilaya de Bordj Bou Arréridj). Parlant de l'investissement dans cette région, le P/APC a confirmé que près de 90 hectares sont disponibles pour recevoir les opérateurs économiques. Dans ce contexte, une entreprise française du nom de Saint Gobain, spécialisée dans la fabrication du gypse, a obtenu l'autorisation d'exploiter un gisement situé au nord-ouest de la commune d'Ahnif. Toutefois, cet investisseur compte implanter le siège de son entreprise sur le sol de la commune d'Al-Adjiba tout en exploitant ledit gisement se trouvant à Ahnif. «Or, la population locale demande à ce que la société Saint Gobain soit installée à Ahnif si elle veut exploiter sérieusement le gypse, sachant que nos jeunes chômeurs ont besoin aussi de travailler», souligne-t-on au niveau de l'APC. Pour rappel, la maison de jeunes, l'unique endroit où se distrayait auparavant la jeunesse d'Ahnif, a été reconvertie, il y a près d'une décennie, en siège pour la mairie. Un programme de mise à niveau a été promis par le wali pour aider cette collectivité dans ce contexte, apprend-on.