Dr Mouloud Moalek, président du collège algérien des cardiologues, revient dans cet entretien sur la prise en charge des affections cardio-vasculaires, dont le poids pèse lourdement sur les malades algériens. Elles constituent, selon lui, les premières causes de mortalité, d'où l'importance d'une stratégie nationale de prévention contre les facteurs de risque. -Le Collège algérien des cardiologues libéraux (CACL) a organisé les 24 et 25 mai son congrès annuel. Quels sont les thèmes retenus pour cette année ? Le Collège algérien des cardiologues libéraux (CACL) existe maintenant depuis neuf ans. Il organise chaque année un congrès national, une journée thématique et une journée régionale.Grâce aux efforts de tous, nous avons pu créer une communauté scientifique de cardiologues libéraux dans le but de renforcer, à côté des sociétés savantes existantes, le dispositif de formation médicale continue. Les thèmes choisis pour ce congrès sont nombreux et variés. Des orateurs nationaux et étrangers ont débattu des sujets d'actualité, préoccupant le médecin dans sa pratique quotidienne, à savoir les cardiopathies ischémiques occupant une bonne partie de ce congrès, les péricardites, l'hypertension artérielle, les manifestations cardiaques des connectivités, les troubles du rythme cardiaque, la médecine vasculaire et l'imagerie en cardiologie. Des ateliers pratiques d'échodoppler cardiaque et vasculaire ont été animés par les spécialistes, ainsi que ceux de la MAPA, de l'épreuve d'effort ou du holter ECG. Nous espérons que ce large éventail de questions permettra aux uns et aux autres de mettre à jour leurs connaissances, et surtout, c'est notre but, une meilleure prise en charge du patient.Les maladies cardio-vasculaires constituent la première cause de mortalité. Qu'en est-il en Algérie. Effectivement, ces affections posent aujourd'hui un sérieux problème de santé publique. L'hypertension artérielle (HTA), qui touche 35% de la population adulte, la glycémie, le cholestérol, le tabagisme la sédentarité, l'alimentation riche en graisse et en sucre constituent les principaux facteurs de risque de l'athérosclérose qui est à l'origine des affections cardio-vasculaires graves, tels les infarctus du myocarde, les AVC d'où la mortalité. Ces affections sont donc à l'origine de 30% des décès en Algérie. -Les structures privées prennent en charge une grande partie de ces malades. Est-ce que la prise en charge est efficiente ? En dehors de l'urgence qui nécessite une hospitalisation, le secteur privé occupe une grande place dans la prise en charge, par le fait que de cabinets et de cliniques qui sont dotés de moyens d'exploration non invasifs et interventionels à travers tout le pays, à savoir l'ECG, l'épreuve d'effort, etc. Des traitements thérapeutiques sont également utilisés. Les malades sont donc bien suivis, traités avec des moyens invasifs et, enfin, le chirurgical, à savoir l'interventionel. Ces journées sont ainsi une opportunité pour permettre une mise à jour des connaissances et un échange d'expérience pour les spécialistes et améliorer la prise en charge des malades. -La prévention est donc aujourd'hui incontournable pour faire face à ce fléau... Evidemment. La lutte contre les facteurs de risque signalés plus haut est plus qu'urgente. Le changement du mode de vie des Algériens, en l'occurrence l'alimentation, le manque d'activité physique et le tabagisme sont la cause de toutes ces maladies non transmissibles dont l'HTA, la diabète, etc.