Rien ne va plus entre les membres de l'exécutif et le président de la Fédération algérienne d'haltérophilie (FAH), Larbi Abdelaoui. Une tension palpable perdure depuis plusieurs mois. Les huit membres – scandalisés par l'attitude du président de la FAH et du directeur technique national (DTN) de la fédération, Djamel Aggoune – se sont déplacés à la rédaction d'El Watan afin de dénoncer la gestion de ces derniers. Les huit membres avaient déjà saisi, à deux reprises, le MJS pour exiger le départ du DTN. Dès lors, la situation s'est détériorée, puisque les membres accusent le président de soutenir le DTN et de prendre des décisions sans l'approbation de l'exécutif. «C'est fini. On se démarque de l'actuelle gestion financière et technique, car le président de la FAH et son DTN ont les pleins pouvoirs à la FAH. On n'a approuvé ni le plan d'action ni une quelconque décision comme le stipulent les statuts. Le président, qui dit avoir carte blanche du MJS, gère la fédération comme si c'était son bien personnel. On ne s'est pas réunis depuis plus de trois mois. Cela confirme que le président et son équipe veulent faire le vide autour d'eux.» Prenant la parole au nom des membres, Noureddine Achour et Chouïab Riahi déplorent que «les ex-champions algériens au riche palmarès, tels que Yahyaoui, Besbes, Gouni, ne fassent pas partie du staff technique. Poursuivant leur marginalisation, le DTN et le président ont décidé de supprimer l'élite féminine, alors que celle-ci peut encore donner de grandes satisfactions. Les décideurs de la FAH ont fait régresser l'haltérophilie algérienne au vu et au su de tout le monde. L'unique qualification de Walid Bidani (105 kg) ne peut masquer la baisse de la discipline. Jugez-en : sur 48 wilayas, seules 14 ligues activent. Où est donc la politique du développement prônée par Abdelaoui ? La dernière AGO du 28 janvier a été organisée d'une manière expéditive. C'était dans le but de nous priver de dévoiler des vérités», affirment les membres élus. Abdelaoui explique «Il est surprenant de constater qu'au moment même où les autorités sportives du pays nous adressent des félicitations pour les résultats sans précédent obtenus par nos haltérophiles, les membres fédéraux dénoncent et nous accusent de les marginaliser. Pourtant, tout le monde sait que nous n'avons jamais cessé d'appeler à l'esprit sportif basé sur la solidarité. Tout cela pour mener notre mission à bien. Si le bureau fédéral ne s'est pas réuni depuis longtemps, c'est parce que certains membres ont conditionné leur présence par la destitution du DTN. Ce sont les véritables raisons imposées par ces membres. Je rappelle que la décision de destitution du DTN ne relève pas de leurs prérogatives. Les PV de réunion sont là pour prouver que les contestataires ont tort. Nous avons tenté plusieurs fois de raisonner ces membres, en vain. Les personnes qui osent critiquer notre politique de développement doivent commencer par développer l'haltérophilie ou former un seul athlète au niveau de leur ligue. L'élite filles existe toujours. La preuve, elle a participé aux derniers Jeux arabes de Doha et récolté des médailles. Au sujet de la soi-disant marginalisation des techniciens, nous avons appelé ces cadres, en prenant à témoin toute l'assemblée générale, pour les impliquer directement dans la gestion des affaires techniques. Pour conclure : pourquoi ces membres ont attendu l'approche de la fin du mandat pour monter au créneau ?»