Le directeur des ressources humaines (DRH) d'ArcelorMittal El Hadjar, Frédéric Bayle, a été séquestré dans son bureau, jeudi soir, par un groupe de travailleurs appartenant au «clan» de Aïssa Menadi, l'ex-secrétaire général du syndicat d'entreprise. Confirmé par la direction générale, cet incident a poussé la brigade de gendarmerie de Sidi Amar à intervenir pour libérer le cadre dirigeant étranger et l'escorter jusqu'à sa résidence. Saisi suite à une énième plainte déposée par la direction générale d'ArcelorMittal El Hadjar, le procureur près le tribunal de la même commune a instruit la gendarmerie à l'effet de convoquer les mis en cause, identifiés grâce aux caméras de surveillance de l'entreprise. Six autres délégués syndicaux ont été également appelés à apporter leur témoignage. Mais l'audition n'a pas eu lieu hier, en l'absence des mis en cause qui, curieusement, étaient à l'extérieur du tribunal sans être inquiétés ; l'audience a été reportée pour aujourd'hui à 11h. Aïssa Menadi, qui était présent sur les lieux, n'a pas hésité à réitérer ses menaces, rapportent des témoins. D'aucuns se posent des questions sur l'étrange passivité des services de sécurité devant les menaces récurrentes de Aïssa Menadi à l'encontre du personnel étranger et sur le climat délétère qu'il a instauré au sein de l'usine. La mésaventure qu'a connue le DRH de l'entreprise, Frédéric Bayle, arrive au lendemain de la visite à Annaba de Wurth Michel, le n°2 du groupe ArcelorMittal, pour le lancement du plan d'investissement de sa filiale algérienne ; elle intervient également après le retour des expatriés au complexe sidérurgique, qui l'avaient fui durant plusieurs jours suite aux menaces proférées à leur encontre par le même Aïssa Menadi. Le wali de Annaba, Mohamed El Ghazi, s'est engagé à assurer la sécurité des expatriés après leur retour au complexe sidérurgique. Cependant, ni la force de la justice et encore moins les assurances des autorités locales n'ont dissuadé les partisans de Aïssa Menadi de séquestrer le DRH.