Le départ du staff dirigeant du complexe sidérurgique ArcelorMittal El Hadjar, après avoir été menacé par Aïssa Menadi, l'ancien secrétaire général du syndicat d'entreprise, a poussé le wali de Annaba à organiser en urgence un conseil de sécurité, apprend-on de la wilaya. Ce conseil, ajoute-on, auquel ont pris part tous les corps de sécurité de la wilaya, a décidé d'intervenir pour mettre fin à cette situation de déstabilisation. D'autant plus que pas moins de 4 PV de constatation dûment établis par huissier de justice témoignent des menaces proférées à l'encontre des expatriés.Conscient du risque qu'il encourt, Aïssa Menadi, sans immunité parlementaire, a préféré fuir l'usine, hier, laissant derrière lui un groupe de jeunes sans meneur. Par ailleurs, Smaïl Kouadria, l'actuel secrétaire général du syndicat de l'entreprise, qui a été rétabli par le Conseil constitutionnel pour devenir député PT après examen des recours, a décidé de poursuivre la lutte jusqu'au bout. «Si les autorités locales n'interviennent pas d'ici dimanche pour mettre fin aux agissements de Aïssa Menadi, à l'origine d'un conflit ayant déstabilisé le complexe sidérurgique d'El Hadjar, les travailleurs ont décidé de sévir. Quant à moi, Je veillerai personnellement à réactiver les cinq dossiers actuellement pendants au niveau de la justice, qui impliquent Aïssa Menadi dans la gestion des œuvres sociales lorsqu'il était secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal El Hadjar», a menacé le désormais député Smaïl Kouadria, depuis Alger où il devrait assister à la cérémonie d'installation de l'Assemblée populaire nationale. Cette menace intervient à la veille de la levée de l'immunité de l'ex-député Aïssa Menadi, qui semble avoir perdu son combat de leadership syndical à ArcelorMittal El Hadjar. Par ailleurs, Joe Kazadi, directeur général d'ArcelorMittal Annaba, a justifié son départ de l'usine : «Nous sommes confrontés, depuis dimanche 20 mai 2012, à un envahissement de l'extérieur auquel participent certains salariés de l'entreprise. Cet agissement illégal, qui perturbe le bon fonctionnement de l'entreprise, a donné lieu à des plaintes auprès de la gendarmerie et de la justice. Suite aux menaces proférées par les meneurs du mouvement contre les dirigeants de l'entreprise, locaux et expatriés, j'ai décidé avant-hier de continuer nos activités de management en dehors du complexe pour une durée limitée, le temps que la situation se normalise», a-t-il écrit dans une lettre adressée aux travailleurs de son entreprise.