Les promoteurs immobiliers ne fléchissent pas et continuent à user de leurs manœuvres frauduleuses, foulant aux pieds la réglementation en vigueur concernant l'acquisition des biens immobiliers. L'exemple est aussi criant que révélateur : plus d'une vingtaine de ces prédateurs opèrent à travers la wilaya d'Alger sans être inquiétés outre mesure par la puissance publique. Quand bien même une liste de promoteurs indélicats a été placardée dans certains titres nationaux par le Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière, sur la base de requêtes des acquéreurs, nombre de promoteurs font leurs choux gras, selon la formule VSP (vente sur plans), c'est-à-dire des logements en cours de réalisation. Plus, ces opérateurs, toute honte bue, vont jusqu'à pousser leur foi carthaginoise, en insérant, à l'attention des prétendants au logement, de petites annonces publicitaires. Une manière d'aguicher leurs futures victimes. Des victimes que nous avons eu au bout du fil et qui ne savent plus, après avoir été flouées, comment procéder pour que le pactole versé leur soit restitué par celui qui leur a fait miroiter le projet qui ne verra jamais le jour. Un projet supposé couvert par le Fonds de garantie en cas d'insolvabilité du promoteur. Mais ce dernier, dans sa supercherie, préfère contourner les dispositions, faute des documents obligatoires que sont l'acte de propriété de l'assise et - cela va de soi - du permis de construire, nous susurre-t-on. Nous nous interrogeons dès lors sur le rôle des services techniques de l'APC, censés rappeler à l'ordre ces promoteurs sur l'inobservation de la réglementation en matière de construction. Qui inspecte ces chantiers gagnés par deux maîtres mots : la faoudha et la triche ? Pourquoi tant d'inertie, voire de laxisme de la part d'institutions publiques, appelées à se concerter et coordonner leurs actions pour protéger les uns et mettre fin aux agissements des autres ? Si la mission de la police d'urbanisme est confinée dans l'établissement des constats, il appartient, en revanche, au pouvoir décisionnel (présidents de commune et walis délégués) à faire appliquer la loi. Dans le cas contraire, il n'y a plus lieu de revenir sur la question...