Bien qu'il soit sous le coup d'une ordonnance judiciaire lui interdisant d'accéder au complexe sidérurgique d'El Hadjar, Aïssa Menadi a forcé, hier vers 14h, le portail principal et s'est installé dans le siège du syndicat d'entreprise implanté à l'intérieur de l'usine, avons-nous constaté sur place. Accompagné d'une centaine de personnes – dont des étrangers au complexe et des délégués syndicaux dissidents concernés également par la même décision de justice – il a annoncé être en grève de la faim. «Je suis en grève de la fin jusqu'à la levée de ma suspension et celle des autres travailleurs», a-t-il annoncé à qui veut l'entendre. Un énième incident qui a poussé la direction générale à saisir le procureur de la République près le tribunal d'El Hadjar à l'effet de réquisitionner les forces de l'ordre pour l'application de l'ordonnance de justice. Le contenu de cette dernière prévoit, entre autres, l'interdiction d'attroupement au sein de l'entreprise et l'entrave au travail. Par mesure de sécurité, la direction générale a évacué immédiatement les expatriés de peur qu'ils soient agressés par Aïssa Menadi et ses partisans. D'autant plus qu'une centaine de travailleurs, parmi eux des agents de sous-traitance, ont bloqué l'atelier du haut fourneau (HF). «Heureusement qu'un arrêt d'entretien mensuel du HF est prévu pour 36 heures. Devant cette situation d'insécurité, nous avons décidé d'anticiper l'arrêt de 24 heures, et ce, dans l'ordre de sécurité», déplore la direction générale d'ArcelorMittal El Hadjar. D'aucuns, à Annaba, se posent des questions quant à l'impunité dont jouit cet ex-secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal El Hadjar et ancien député. Ainsi, ni la force de la loi et encore moins les mesures coercitives de la direction générale n'ont dissuadé Aïssa Menadi et ses inconditionnels à instaurer, depuis plusieurs jours, un climat d'insécurité au sein de l'entreprise sidérurgique. Le staff dirigeant des expatriés, qui a réintégré le siège de la direction générale avant-hier, s'est vu obligé de le quitter encore une fois par mesure de sécurité.