Pour attroupement illégal et entrave au travail, Aïssa Menadi, dix travailleurs ainsi que six délégués syndicaux dissidents ont été sommés, hier après-midi, par le tribunal d'El Hadjar, de libérer le siège du syndicat d'entreprise occupé par la force par les mis en cause, avons-nous constaté sur place. Applicable à partir d'aujourd'hui, cette ordonnance a été rendue hier par une magistrate au terme d'une audience qui a duré deux heures. Les 17 mis en cause, qui avaient fait, jeudi soir, l'objet d'une plainte en référé déposée par Joe Kazadi, le directeur général du complexe sidérurgique ArcelorMittal El Hadjar, sont également sous le coup d'une suspension décidée par leur employeur. La direction générale, qui a salué le contenu de l'ordonnance de justice, a entériné l'interdiction d'accès aux mis en cause à l'usine. Pour ce faire, elle a affiché au poste de garde principal du complexe une liste portant leurs noms avec la mention «interdit d'accès». Parallèlement, les éléments de la gendarmerie d'El Hadjar continuent d'auditionner les travailleurs qui ont séquestré, jeudi soir, Frédéric Bayle, le directeur des ressources humaines (DRH) d'ArcelorMittal El Hadjar, dans son bureau. Cet incident, pour rappel, a poussé la brigade de la gendarmerie de Sidi Amar à intervenir pour libérer le cadre dirigeant étranger et l'escorter jusqu'à sa résidence, l'hôtel Solb. Depuis plusieurs jours, le complexe sidérurgique d'El Hadjar est en proie à un climat d'insécurité instauré par Aïssa Menadi, l'ex-secrétaire général du syndicat d'entreprise, et ses inconditionnels. Pour un problème de leadership syndical, il n'a pas hésité à menacer, mégaphone à la main, le staff dirigeant étranger du complexe, qui a préféré fuir la direction générale et gérer l'usine depuis sa résidence jusqu'à la maîtrise de la situation.