La gauche a obtenu, selon les premières estimations arrêtées à 20h, la majorité au premier tour des élections législatives avec 46,9% des voix. L'UMP et ses alliés ont obtenu 35,2% des voix au premier tour des élections législatives, comme le PS et les radicaux de gauche ; le Front national 13,7%, le Front de gauche 6,8%, les Verts 4,9% et le MoDem 1,6%, selon un sondage CSA pour BFM-TV, RMC, iTélé et 20 Minutes. TNS Sofres Sopra Group pour TF1 donne l'UMP et ses alliés à 35,3%, le PS et les radicaux de gauche à 35 %, le Front de gauche à 6,5%, Europe Ecologie-Les Verts à 5%, le FN à 13,6% et le MoDem à 2%. Ipsos pour France Télévisions et Radio France donne des résultats similaires avec l'UMP et ses alliés à 35,4% des voix et le PS et ses alliés à 34,9%. Le PS aurait 275 à 329 sièges ; EELV de 8 à 18 ; le Front de gauche 13 à 20 ; l'UMP et ses alliés de 210 à 270 ; le MoDem ainsi que le FN de 0 à 3 sièges. Les Français ont ainsi voté, hier, pour choisir leurs 577 députés. Ce premier tour des législatives, un mois après l'élection du président socialiste François Hollande, n'a toutefois pas mobilisé les électeurs, tout comme la campagne n'a pas suscité leur intérêt. L'abstention a été estimée à 40,80% à 20h par les instituts de sondage. En 2007, 60,87% des inscrits s'étaient rendus dans les bureaux de vote pour le premier tour des législatives, après l'élection de Nicolas Sarkozy. Les législatives mobilisent moins que la présidentielle, certainement du fait de leur proximité avec cette dernière (un mois d'écart). C'est en tout cas un fait avéré qui s'est confirmé encore hier, au premier tour des législatives 2012, avec une abstention dont le taux est considéré par les instituts de sondage comme historique. Des enjeux lourds
Toutefois, pour mener la politique sur laquelle il s'était engagé pendant la campagne présidentielle, François Hollande pourrait avoir besoin des voix de ses alliés de gauche. Les socialistes appellent à une amplification de ces résultats pour le deuxième tour, dimanche prochain, et à une mobilisation des abstentionnistes, estimés à plus de 40% ce dimanche. La gauche sera majoritaire, mais le Parti socialiste pourrait avoir besoin d'alliés pour gouverner, selon les projections réalisées hier par les principaux instituts de sondage. Les enjeux de cette élection sont pourtant lourds : pour les socialistes, obtenir une majorité absolue pour permettre à François Hollande de réaliser son programme électoral et, pour la droite, empêcher le contrôle de l'Assemblée par la gauche. Pour le Parti socialiste, le principal enjeu est de confirmer, voire amplifier le résultat de la présidentielle pour donner à François Hollande une majorité à l'Assemblée nationale, après avoir conquis le Sénat l'automne dernier. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et 24 de ses ministres sont candidats. La plupart devraient être élus sans problèmes. Les ministres qui auront échoué ne pourront pas rester dans le gouvernement Ayrault. Najat Belkacem-Vallaud, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, n'ayant pas voulu courir ce risque, a préféré abandonner sa candidature à Lyon. La droite espérait faire barrage à la gauche. «Les jeux ne sont pas encore faits», n'a cessé de lancer Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP. Pour Europe-Ecologie-les Verts, qui a conclu avec le PS un accord lui donnant une vingtaine de circonscriptions gagnables, l'enjeu est de constituer un groupe parlementaire (au moins 15 députés). Un objectif partagé par le Front de gauche, qui réunit les communistes et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Pour le FN, l'objectif est de revenir à l'Assemblée après 26 ans d'absence et de s'imposer comme un concurrent de l'UMP. Le MoDem, qui n'a que trois députés dans l'Assemblée sortante, joue pour sa part sa survie. Pouria Amirshahi, candidat PS pour l'Afrique du Nord et de l'Ouest, cartonne avec 47,23% Particularité de ce scrutin ; 336 circonscriptions sur 577 ont été redécoupées. Il s'agissait de tenir compte des évolutions démographiques tout en créant onze circonscriptions pour les Français de l'étranger. Autre nouveauté : le vote par internet a été rendu possible pour ces Français de l'étranger dont la participation a été très basse (entre 20 et 25%) sur la quasi-totalité des circonscriptions. D'après les résultats provisoires communiqués par le Quai d'Orsay, la gauche (PS et EELV) arrive en tête dans 7 des 11 circonscriptions des Français de l'étranger.Pouria Amirshahi (PS), candidat pour l'Afrique du Nord et de l'Ouest (9e circonscription) crée la surprise en écrasant son adversaire avec 47,23% des voix (plus fort taux de tous les candidats représentant les Français de l'étranger) ; Khadija Doukali (UMP) est loin derrière avec 24,82%. Elle devrait facilement l'emporter pour le second tour. Le PS devance l'UMP notamment en Amérique du Nord, en Israël (circonscription de la Turquie, de la Grèce et de l'Italie), au Benelux ainsi qu'au Royaume-Uni/Scandinavie. En Amérique du Sud, le candidat d'Europe Ecologie-Les Verts, Sergio Coronado, est arrivé premier devant le candidat de l'UMP. L'UMP remporte la 10e circonscription (Afrique et Moyen-Orient) ainsi que la 11e circonscription (ex-URSS, Asie, Océanie) pour laquelle concourrait l'ex-ministre des Transports, Thierry Mariani. Au total, 6603 candidats sont en lice, dont seulement 40% de femmes.