Résultats - Le Président socialiste et ses alliés sont en bonne voie pour disposer d'une majorité absolue à l'Assemblée le 17 juin après le large succès de la Gauche hier au premier tour des législatives. Selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l'Intérieur, l'ensemble de la Gauche (PS, EELV et Front de gauche) totalise 46,77% des voix, contre 34,07% des voix pour la Droite (UMP et alliés) et 13,6% pour le Front national. L'abstention s'est élevée à 42,77%, selon cette totalisation portant sur 46 millions d'électeurs inscrits. Selon les dernières projections en sièges réalisées par les instituts de sondage, le PS et ses alliés (PRG, MRC et divers Gauche) recueilleraient de 283 à 329 sièges. Le PS et ses proches alliés pourraient ainsi ne pas dépendre d'EELV et surtout du Front de Gauche pour obtenir la majorité absolue (289). La droite et ses alliés obtiendraient entre 210 et 263 sièges, l'extrême-droite et le centre chacun de 0 à 3 sièges. Réélu dès le premier tour en Loire-Atlantique, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a salué ces résultats et appelé les Français à se mobiliser au second tour pour que «le changement s'installe dans la durée». Comme redouté après une longue campagne présidentielle, l'abstention, estimée à environ 42%, a atteint un niveau record sous la Ve République pour un premier tour de législatives. S'il échoue à décrocher la majorité absolue à lui tout seul, le PS pourra compter sur l'apport de 10 à 20 députés d'Europe Ecologie-Les Verts. Sur la lancée d'une première place à Hénin-Beaumont qui pourrait lui permettre d'entrer à l'Assemblée, Mme Le Pen a salué les résultats de son mouvement (13,6%), «troisième force politique de France». Outre Marine Le Pen, au moins trois autres FN sont arrivés en tête et on se dirigeait au total vers au moins une trentaine de triangulaires incluant le FN. Comme elle le redoutait, la droite va perdre sa majorité, acquise il y a dix ans. L'ex-parti présidentiel devrait toutefois garder de 210 à 263 sièges. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a préféré souligner que le score du parti, sonné par la défaite du 6 mai, était «supérieur à celui du PS». Son rival, François Fillon, a noté qu'il n'y avait ni «vague rose», ni «appétence» pour le projet de la Gauche. En ballottage très défavorable dans les Pyrénées-Atlantiques, le président du MoDem, François Bayrou, jouera son avenir politique dimanche prochain dans une partie difficile dans une probable triangulaire avec le PS et l'UMP. Outre Jean-Marc Ayrault, 24 ministres étaient candidats à ce scrutin, au risque de devoir quitter le gouvernement en cas de défaite. En tête en Charente-Maritime (32,03%), Ségolène Royal a confirmé sa candidature à la présidence de l'Assemblée si elle est élue, ce qui est loin d'être fait: le dissident PS Olivier Falorni (28,9%), seul autre candidat qualifié pour le second tour, a annoncé le maintien de sa candidature. Du côté des ténors de l'UMP, François Fillon (48,6%) devra disputer un second tour dans la 2e circonscription de Paris face à son rival socialiste, le généticien Axel Kahn.