Les habitants des maisons illicites se sont opposés aux engins démolisseurs et sont entrés en affrontement avec les gendarmes. Des jets de pierre et une tentative d'immolation ont été enregistrés sur ce site. L'opération non-stop de démolition des constructions illicites a pris la cadence de croisière à Oran. Hier, à la ferme Khemisti dans le secteur urbain Bouamama, 160 habitations ont été détruites. «Il y a des logements occupés et d'autres en cours de construction. Le tout a été rasé, il n'y a plus de place à l'illicite et au squat des terres agricoles», a déclaré M. Bouchemma, le chef de la daïra d'Oran, qui a supervisé cette opération de démolition, la deuxième de grande envergure enregistrée en une dizaine de jours dans la wilaya. L'opération de démolition, qui a été effectuée sous haute surveillance des gendarmes, ne s'est pas passée sans escarmouches. Les habitants des maisons illicites se sont opposés aux engins démolisseurs et sont entrés en affrontement avec les gendarmes. Des jets de pierre et même une tentative d'immolation ont été enregistrés sur ce site. «On s'attendait à une telle révolte, d'autant plus que, parmi les personnes délogées, certaines ont payé le lot de terrain à plus de 100 millions de cts», a confié le chef de la daïra d'Oran. Comme tant d'autres, ces familles se sont faites avoir par des individus qui ne reculent devant rien pour pouvoir s'enrichir. Escarmouches L'un de ces individus a été arrêté hier. Il habite également la ferme Khemisti et a été, selon nos sources, le meneur des escarmouches. Des sources sécuritaires avancent que «cet individu a été arrêté avec 5 autres personnes lors de l'opération de démolition des 160 habitations illicites de la ferme Khemisti». Des chefs de familles délogées avanceront, pour leur part, «avoir acheté le lot de terrain à plus de 160 millions de cts et qu'ils ont gaspillé d'autres dizaines de millions pour la construction des maisons qui les abritent». Toutefois, aucune de ces familles ne peut présenter un document justifiant sa possession du terrain qu'elle occupe et qui relève d'une concession agricole. M. Bouchemma, le chef de la daïra d'Oran, a réitéré que «ces familles devront revenir d'où elles viennent». Ces familles devront dénoncer les personnes qui ont abusé de leur ignorance, pour que plus personne ne se fasse avoir par la mafia du foncier. M. Bouchemma a indiqué que «l'opération de démolition est «non-stop», tel que l'a annoncé le wali d'Oran». Il a confié que la prochaine opération de démolition touchera les constructions illicites du quartier Coca, toujours dans le secteur urbain Bouamama.