L'opération de démolition des constructions illicites au niveau du bidonville- qui a poussé comme des champignons au bas de la forêt- communément appelée «Coca», à proximité de la concession agricole khemisti, dans le secteur urbain Bouamama, a eu lieu hier matin. Prévue pour les premières heures de la matinée, cette opération n'a commencé qu'aux environs de midi. Celle-ci a été supervisée par le chef de la daïra d'Oran, Bouchama Mohamed. Un important dispositif sécuritaire a été mis en place. Le retard était dû au fait que les habitants des 60 constructions illicites -concernées par la démolition- se sont opposés à cette opération. Des jeunes se sont postés sur les auteurs de la forêt et ont commencé à lancer des pierres sur les gendarmes, ce qui a causé des blessures à quelques-uns. Ce fut le déclic pour des affrontements qui se sont déroulés toute la matinée. Les protestataires ont également incendié des pneus. Les femmes ne cessaient de crier à la «hogra». Les gendarmes ont fini par prendre le dessus de cette situation et les émeutiers ont pris la fuite. Selon nos sources, il n'y a pas eu d'arrestations parmi les émeutiers, du moins durant la matinée d'hier. Les engins mobilisés par la commune (pour cette opération) ont commencé à démolir les constructions illicites bâties en parpaing et ayant pour toiture des tôles. L'on saura que ces habitations ont été vendues à raison de 40 millions de centimes. En fait, la rumeur s'est propagée avec force- affirmant- que les habitants de ce bidonville seront relogés. S'en est suivi un engouement pour ce site qui, en l'espace de trois mois, a vu naître 60 habitations. Elles ont toutes été occupées. Hier, d'autres étaient encore en chantier. L'on saura que les habitants de ce bidonville ont été destinataires de mises en demeure pour quitter les habitations précaires qu'ils occupaient. Cependant, ils ont fait la sourde oreille. Rappelons que la démolition de ce site a été reportée à trois reprises. Le chef de la daïra d'Oran a affirmé que «les familles délogées de ce bidonville ne seront pas relogées. Elles devront retourner d'où elles viennent». Ce fut de même pour les familles dont les habitations illicites ont été dernièrement démolies aux Genêts, à la Calère et à El Derb. D'autres opérations de démolitions sont au programme de la daïra d'Oran, certaines de ces démolitions auront lieu dans ce même secteur urbain qui enregistre une prolifération en temps record de bidonville; la mafia des constructions illicites ayant son noyau dans cette zone de la ville d'Oran.