Les employés dans le cadre des différents dispositifs du préemploi (Anem, DAS et filet social) avaient organisé, hier, une journée de protestation à Tizi Ouzou. Plusieurs centaines de travailleurs avaient battu le pavé dans les rues du chef-lieu, avant de tenir un imposant rassemblement devant le siège de la wilaya. La procession avait démarré de la place de l'ancienne marie, empruntant le boulevard Aban Ramdane et la rue Houari Boumediene, pour rejoindre l'entrée des bâtiments administratifs de la wilaya. Les manifestants avaient déployé, le long de l'itinéraire, des banderoles et pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Non à l'exploitation administrative», «Titularisez les préemplois», «L'intégration des préemplois est un droit»… Telles sont leurs principales revendications. «Nous refusons d'être exploités durant des années sans avoir accès à la titularisation», lançaient-ils. Les jeunes diplômés revendiquaient, en plus de la titularisation, la priorité dans les concours de recrutement au sein des administrations publiques. Demandant dans ce contexte le gel de tous les concours nationaux, les jeunes du préemploi ont affirmé : «Les responsables ne respectent pas la loi, notamment le décret exécutif qui fixe les modalités d'organisation et de déroulement des concours, examens et tests professionnels au sein des institutions publiques.» En effet, le deuxième paragraphe de l'article 3 du même décret stipule : «Toutefois, lorsque l'institution ou l'administration publique concernée emploie, conformément à la réglementation en vigueur, les agents contractuels ou les agents exerçant dans le cadre des dispositifs relatifs à l'aide à l'insertion professionnelle ou à l'insertion sociale des jeunes diplômés (…), le recrutement s'effectue par choix de concours sur titre.» Les protestataires ont réitéré : «Les responsables au niveau local se rejettent la balle. Personne ne veut nous recevoir.» «Les contrats de la plupart de ces jeunes sont à leur échéance, tandis que ceux de certains autres viennent tout juste de commencer. Même les années de cotisation à la sécurité sociale durant le contrat ne sont pas, semble-t-il, comptabilisées pour la retraite», assurent les contestataires. Se sentant marginalisés, nos interlocuteurs révèlent : «Nos employeurs nous accablent de tâches de responsabilité dont le volume est important, mais ils ne font rien pour nous faire bénéficier des formations complémentaires, de recyclage ou de perfectionnement en vue de notre adaptation à nos emplois comme nous le garantit le contrat d'insertion des diplômé (CID).»