Les villageois d'Aït Zikki réclament le gaz naturel Les citoyens de la commune d'Aït Zikki, (75 km à l'est de Tizi Ouzou), ont procédé dimanche et lundi derniers à la fermeture du siège de l'APC, ainsi que celui de la daïra de Bouzeguène et l'agence de la Sonelgaz. Ils protestent contre ce qu'ils considèrent comme une marginalisation de leur commune, écartée de tout programme de développement, notamment de celui du projet de raccordement au réseau du gaz naturel. Ce projet en chantier concerne toute la daïra de Bouzeguène, à l'exception de la commune de Aït Zikki. Dès dimanche matin, le portail de la daïra a été bloqué, ne laissant aucun employé rejoindre son poste de travail. Sur place, la tension a atteint sont paroxysme, en témoignent les villageois qui ne cachent pas leur courroux à l'endroit des autorités locales. «Nous nous demandons si notre commune fait partie de la daïra de Bouzeguène ou pas. Marginalisés par l'administration, les villageois sont livrés à eux-mêmes dans ce no man's land où ils subissent, chaque année, les rigueurs de l'hiver. Après les promesses non tenues du chef de daïra, nous avons décidé d'un commun accord de fermer les institutions locales dont on dépend. Aujourd'hui, nous voulons du concret avec les responsables de la Sonelgaz mais pas avec le chef de daïra avec qui nous refusons tout dialogue. Nous voulons un échéancier et non des promesses sans lendemain !», nous a expliqué un villageois. Sur la même préoccupation, un autre citoyen d'Ait Zikki dira : «La bureaucratie a pris plus de temps que ne le fera le projet lui-même». Tous les villageois crient leur ras-le-bol. Ils ne veulent plus revivre le les péripéties de l'hiver dernier. «Le gouvernement a brillé par son absence. Nous nous sommes retrouvés isolés sous trois mètres de neige, sans gaz, sans chauffage et sans produits de première nécessité. Notre CEM s'est effondré et nos enfants sont restés plusieurs semaines sans cours avant d'être délocalisés en catastrophe dans une école primaire où ils sont pris en charge dans des conditions difficiles», nous a fait remarquer un habitant. L'arrivée des responsables de la Sonelgaz n'a pas tempéré l'ardeur des villageois. «Allez voir, tous seuls, le chef de daïra et revenez nous rapporter votre décision», clament les représentants des villages. De son côté, le chef de daïra nous a déclaré: «Le projet est pris en charge dans le cadre du plan quinquennal 2009/2014. J'ai fait personnellement part au wali des préoccupations des villageois. L'étude cartographique et le plan du transport (gazoduc) ont été faits et remis à la Sonelgaz. Ils se trouvent au niveau de la direction générale de Blida». De leur côté, les responsables de la Sonelgaz confirment la prise en charge du projet. «L'appel d'offres sera lancé dans le courant du second semestre, après la rentrée sociale. Les travaux démarreront juste après». Ces informations n'ayant pas convaincu les villageois, ces derniers comptent maintenir la pression sur les autorités locales. Ils menacent même de suspendre le payement des redevances d'électricité si les travaux ne sont pas entamés dans les plus brefs délais.