Une exposition de caricatures de l'artiste Kamel Bentaha se tient du 11 au 14 juin courant à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. S'inspirant quotidiennement de la vie sociale, politique et culturelle de son pays, voire des villages, le jeune caricaturiste issu du village Cheurfa, à Azazga, s'offre un réel plaisir d'égratigner l'hypocrisie des hommes, notamment vis-à-vis de leurs femmes, de leurs filles… Même si son trait de crayon frappe beaucoup plus ce type de comportement dans la société algérienne, Kamel Bentaha s'inspire aussi du monde politique algérien et étranger avec de croustillantes caricatures. Il tente, dit-il, de développer et de rendre actuelles ses idées dans ses tableaux pour les garder vivantes et pérennes dans le temps. «C'est une façon pour moi aussi de m'évader en quelque sorte du monde réel, de la monotonie quotidienne». En scrutant tous les traits de caractère dessinés par Kamel Bentaha, l'Algérien, qu'il soit politique, amoureux, jeune ou vieux, a l'impression de se regarder dans un miroir. Et si ce n'est pas à la première rangée de ses tableaux, c'est certainement à la suivante ou au prochain tableau. Avec près d'une centaine de caricatures à son actif, Kamel a pensé à les éditer, «mais comme chez nous tout auteur débutant doit d'abord faire ce travail à son compte, et à quel prix, il ne m'est donc pas aisé de prendre en charge le financement d'une telle édition. Autrement, ça aurait été un grand plaisir de partager avec le public ces idées pour mieux les fructifier, les compléter éventuellement». Aimant, même à son enfance, suivre l'actualité médiatique, particulièrement à travers la presse écrite, notre dessinateur a fait, très jeune, ses preuves dans la caricature de presse, notamment à l'ex hebdomadaire Tamurt (Le Pays), un journal qui a cessé de paraitre au milieu des années 1990.