Une petite virée au niveau des quartiers de la ville montre que les enfants sont exploités clandestinement, notamment dans des ateliers de mécanique, et d'autres travaillent durant les vacances comme vendeurs ambulants. À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, célébrée chaque année le 12 juin, l'inspection régionale du Travail, en collaboration avec la direction de la Santé a organisé, hier, une journée de sensibilisation et d'information sur la prévention et la lutte contre le travail des enfants. Durant cette rencontre, le constat du «vide» statistique concernant le nombre d'enfants qui travaillent, à Oran ou ailleurs dans le pays, a été souligné. Chose qui ne facilite pas l'intervention de l'inspection du Travail. Celle-ci soutient que les cas de pires formes de travail des enfants n'ont pas été révélés à Oran. «600 inspections généralisées du travail des enfants ont été effectuées durant le premier trimestre à Oran et aucun cas d'exploitation des enfants en bas âge n'a été révélé», dira un cadre de l'inspection du Travail. Cependant, une petite virée au niveau des quartiers de la ville montre que les enfants sont aussi exploités clandestinement, notamment dans des ateliers de mécanique, et d'autres travaillent durant les vacances comme vendeurs ambulants. Le même cadre souligne que la lutte contre ce phénomène est le rôle de la société civile et des associations ainsi que de la Protection civile. Dès le premier jour des vacances, ils occupent les marchés et autres coins de rues.... pour subvenir aux besoins de leurs familles. «L'inspection du Travail ne peut intervenir dans ce genre de cas, parce qu'il n'existe pas de relation de travail, puisque ces enfants travaillent pour leur propre compte», a-t-il précisé. Et d'ajouter que cela n'a pas empêché son département de mener des actions de sensibilisation dans ce sens. Parmi les raisons qui poussent les enfants à aller travailler, il y a l'oisiveté et la misère. L'oisiveté survient une fois que l'enfant a quitté l'école. Dans ce sens, on apprend que le taux de déperdition scolaire à Oran est de 8%. En matière de textes de lois, l'Algérie, qui a ratifié toutes les conventions internationales en matière de protection de l'enfance et promulgué des lois qui prévoient des châtiments des plus sévères à l'encontre des crimes et délits commis contre les mineurs, est un pays «des plus protecteurs en la matière». Néanmoins, l'application de ces lois sur le terrain se heurte à «bon nombre de difficultés». Pour verbaliser ou constituer un dossier à l'encontre d'un employeur d'enfant, il faut pouvoir faire le constat sur site et disposer de preuves. Or, le travail des enfants est souvent entouré de grands secrets, en plus du fait que la plupart des enfants qui travaillent sont des vendeurs à la sauvette dont il n'est pas évident d'identifier les employeurs.