Le Premier ministre malien de transition s'est dit porteur d'un message du président malien par intérim, Diacounda Traoré, au chef de l'Etat algérien, La crise qui secoue le Mali depuis quatre mois contraint, apparemment, les hautes autorités de ce pays à se concerter avec les pays voisins pour une éventuelle sortie de crise. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le Premier ministre malien de transition, Cheikh Modibo Diarra, dès son arrivée, mardi à Alger, pour une visite de travail de deux jours. «Lorsque le Mali vit des situations telles que celle que nous connaissons aujourd'hui, la première étape de notre gouvernement consiste à venir consulter en premier lieu nos voisins, amis et frères afin de pouvoir réfléchir à la voie à suivre et résoudre les difficultés que nous vivons», ce sont là les propos de Cheikh Modibo Diarra. Le Premier ministre malien de transition s'est dit porteur d'un message du président malien par intérim, Diacounda Traoré, au chef de l'Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, qui l'a reçu hier. L'audience s'est déroulée à la résidence Djenane El Mufti, en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Dans la matinée, Ahmed Ouyahia s'est entretenu avec son homologue malien, en présence des trois ministres, Guenaïzia, Medelci et Messahel. La visite du Premier ministre s'inscrit, explique-t-il, à l'issue de cette entrevue, dans le cadre des «consultations» entre deux pays «amis, frères et voisins». «En plus d'être voisin, l'Algérie est un pays frère et ami du Mali et il le restera toujours», a-t-il affirmé. Selon le département des affaires étrangères, les deux parties ont axé leurs discussions sur la situation au Mali et dans la région du sahel ainsi que sur l'état de la coopération bilatérale et les perspectives de sa redynamisation et consolidation. Le 22 mars 2012, une crise éclate au Mali suite au renversement des institutions par l`armée pour protester contre la mauvaise gestion du problème touareg, seulement l'Algérie ne s'est pas impliquée adoptant le «principe» de non-ingérence dans les affaires internes des pays voisins tout en insistant sur son attachement à l'intégrité territoriale de ce pays. Toutefois, selon le ministre des Affaires étrangères, l'Algérie a fait part de sa disponibilité à œuvrer avec les parties prenantes pour consolider une transition forte et légitime à Bamako, et promouvoir une solution politique entre le gouvernement malien et les rebelles du Nord qui privilégie d'abord la voie du dialogue et enfin d'engager toutes les capacités et les énergies dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Faut-il rappeler qu'après le putsch le 22 mars à Bamako, l'immense région désertique du nord du Mali est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et surtout du mouvement islamiste Ançar Eddine et de son allié Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI). Par ailleurs, le sort des sept diplomates algériens enlevés à Gao, au Mali le 5 avril, soit deux mois de captivité, demeure toujours inconnu.