Les dixièmes rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) ont pris fin tard dans la soirée de vendredi à samedi après la projection du long métrage Les chants de Mandrin de Rabah Ameur-Zaimèche, réalisateur, producteur, scénariste et acteur. Le film historique raconte une période de l'avant révolution française. Nous sommes dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XV, quelques années après l'assassinat, en 1755, par les hommes du roi, de Louis Mandrin, célèbre hors la loi aux idées révolutionnaires. Ses fidèles perpétuent son combat, guidés par la sagesse de Béllissard, rôle campé par Rabah Ameur-Zaimèche lui-même et qui, faut-il le préciser, ne joue que dans ses propres films. Les Mandrins sont rejoints par un personnage non familier à l'univers de la contrebande, le marquis de Lévezin qui partage leur idéal.
Dans leurs déplacements, les contrebandiers reviennent chargés de marchandises, où a s'insère la littérature de Jean-Jacques Rousseau et Voltaire, qu'ils vendent aux villageois. Fidèle à leur guide Louis Mandrin, Bellisard et ses camarades publient chez l'imprimeur Cynan, un rôle joué par le philosophe français Jean-Luc Nancy, Les chants de Mandrins, des poèmes en vers burlesques, qu'ils offrent aux villageois quand les exemplaires imprimés ne tombent pas entre les mains des soldats du roi. Produit en 2011, dernier produit du réalisateur, Les chants de Mandrins a eu en mai de la même année le prix Jean Vigo. Cette 10èmes éditions des RCB a fait une place de choix à la filmographie de Rabah Ameur-Zaimèche. DeWesh Wesh, un long métrage réalisé en 2001 dans le décor de la banlieue française, à Bled number one, tourné en 2006 dans le village natal du réalisateur en Algérie, en passant par Dernier maquis (2008), le public a découvert et redécouvert la trilogie du Zaimèche et sa double culture, tout comme il a apprécié son cinéma engagé. Ainsi, les lumières se sont éteintes sur les 10èmes rencontres cinématographiques de Béjaïa après une semaine de projections, d'ateliers, et de débats en présence de réalisateurs et de comédiens. 35 films ont été projetés à la cinémathèque dont 16 documentaires et huit longs métrages en présence d'un public cinéphile qui devra se retrouver, moins nombreux, à l'occasion de quelques projections de ciné-club projetées pour le reste de l'année.