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Les Chants de Mandrin, une plongée dans la France prérévolutionnaire Le film de Rabah Ameur-Zaïmeche clôture les 10e rencontres cinématographiques de Béjaïa
Après une semaine non-stop de cinéma, la 10e édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa, qu'abrite la cinémathèque de la ville depuis le 9 juin dernier ont pris fin vendredi dernier avec la projection du dernier long métrage les Chants de Mandrin de Rabah Ameur-Zaïmeche, un réalisateur qui, rappelons le, a eu droit à une rétrospective de ses œuvres durant ce rendez-vous du 7e art. Après un Wesh wesh, film sur la vie, ou plutôt le mal-vivre des jeunes des banlieues, le cinéaste change complètement de registre et se tourne cette fois vers l'histoire. Le film se déroule à l'aube de la révolution française, plus précisément en 1755. Louis Mandrin, célèbre hors-la-loi aimé du peuple parce qu'opposé au pouvoir monarchique, est mort sous la torture. Cependant, Bellissard, son compagnon de toujours, continue avec ses camarades à perpétuer le combat du bandit d'honneur. Les poèmes révolutionnaires de Mandrin sont distribués aux villageois grâce à Bellisard qui finance leur impression. Les prémices de la république se font sentir et de plus en plus de personnes croient en la cause de Bellisard, même les gens de la haute société.D'une durée de 97 minutes, le long métrage coproduit par la France, la Belgique et l'Espagne, est un film qui reconstitue fidèlement l'histoire, avec costumes et décors d'époque. Après la trilogie sur les banlieues et l'émigration (Wesh Wesh, Bled number one et Dernier maquis), Rabah Ameur-Zaïmeche, qui est originaire d'Aoulef, au sud de Reggane, apparaît avec les Chants de Mandrin comme un cinéaste ayant plusieurs cordes à son arc dont chaque récit cinématographique prend les allures de polars et devient une occasion pour expérimenter un nouveau genre. Pour les Chants de Mandrin, on notera que pour raconter cette histoire, le réalisateur a fait appel aux talents des comédiens de sa troupe de Seine-Saint-Denis, des gens aux origines métissées. On notera également que dans chacun de ses films, le réalisateur se montre très sélectif en matière de choix de bande son ; c'est d'ailleurs le cas avec cette dernière œuvre où on a eu droit à une belle musique d'époque. Cependant, le film a souffert de quelques longueurs et son thème n'a pas vraiment accroché le public, qui d'ailleurs, et inhabituellement, était plutôt restreint, probablement à cause de la diffusion du match de football Algérie-Gambie. Soufflant cette année leur dixième bougie, les Rencontres cinématographiques de Béjaïa qu'organise l'association Project'heurts est d'abord un événement qui invite à la découverte du cinéma d'ailleurs, tout en dévoilant des œuvres d'un genre nouveau et portant un autre regard sur le monde et la société. Bien que la plupart des œuvres projetées ne soient pas toutes arrivées à séduire la majorité, certains films ont créé la surprise et l'enchantement chez les amoureux du 7e art.Pour la 11e édition, les organisateurs ont d'ores et déjà annoncé les dates : elle aura lieu du 8 au 12 juin 2013. Bon courage et bon vent !