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"Les Chants de Mandrin" de Rabah-Ameur Zaiméche était à l'affiche
33ème Festival international du Cinéma méditerranéen
Publié dans Le Maghreb le 05 - 11 - 2011

" Les Chants de Mandrin", quatrième long-métrage de Rabah-Ameur Zaïmèche était à l'affiche du 33ème Festival international du Cinéma méditerranéen, qui s'est déroulé du 21 au 29 octobre dernier à Montpellier en France. Soutenu par les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, Les Chants de Mandrin a été tourné à la fin de l'automne dans l'Aveyron et dans l'Hérault, avec Jacques Nolot, Sylvain Roume, Abel Jafri, le philosophe Jean-Luc Nancy et le réalisateur. Avant sa sortie en salles courant 2011, le film s'est vu décerner le prix Jean Vigo 2011, qui récompense "un auteur d'avenir". D'une durée de 90 minutes, ce film est coproduit par la France, la Belgique et l'Espagne ; il est distribué par la société MK2. Le Festival International du Cinéma méditerranéen de Montpellier présente sur une semaine le meilleur des productions récentes en provenance de toutes les rives de la Méditerranée soit près de 250 films dont plus de 100 films inédits. Autour des compétitions, il y aura une rencontre avec Roschdy Zem, Sami Bouajila, Pascal Elbé et un hommage à Andrea Ferréol. Côté rétrospectives, le public a vu le fameux "Pietro Germi " en présence de l'actrice Stefania Sandrelli ; Ventura Pons et Catalan Films. Une "Nuit en enfer" proposait pour les amateurs de cinéma d'horreur, une sélection de films sur les "vampires méditerranéens". A l'occasion de ce rendez-vous, il ya eu également l'ouverture du 12ème Mois du Film Documentaire avec Languedoc-Roussillon Cinéma ainsi que la Journée du Scénario avec Jacques Fieschi. Après son très drôle " Bled Number One ", paraphé en 2006, le réalisateur récidive avec, tout à fait autre chose, "Les Chants de Mandrin", qui nous replonge dans l'univers historique du 18ème siècle où il s'agit d'honneur et de politique. Paraphé cette année, le film n'est malheureusement pas distribué chez nous mais en Outre-mer. Avec "Les Chants de Mandrin", Rabah-Ameur Zaïmèche se penche sur la vie du hors-la-loi Mandrin (1725-1755), une sorte de bandit politique en révolte contre l'Ancien Régime, dont la légende naît au pied du gibet et dont il reste une complainte qui vante ses faits d'armes. "Après l'exécution de Louis Mandrin, célèbre hors-la-loi et héros populaire du milieu du XVIIIe siècle, ses compagnons risquent l'aventure d'une nouvelle campagne de contrebande dans les provinces de France. Sous la protection de leurs armes, les contrebandiers organisent aux abords des villages, des marchés sauvages où ils vendent tabac, étoffes et produits précieux. Ils écrivent des chants en l'honneur de Mandrin, les impriment et les distribuent aux paysans du royaume." Soutenu par les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, Les Chants de Mandrin a été tourné à la fin de l'automne dans l'Aveyron et dans l'Hérault, avec Hippolyte Girardot, Sylvain Roume, Abel Jafri, Jacques Nolot, le philosophe Jean-Luc Nancy et le réalisateur.
Bled Number One, un film drôle
Quand Rabah Ameur- Zaïmeche, présentait pour la premier fois en 2006 son deuxième long-métrage, " Bled Number One " au cinéma l'ABC, il avouait tout fier "qu'il avait tourné ce film à Skikda, ma ville natale " où je n'y suis pas allé depuis 17 années", affirme Rabah-Ameur Zaïmeche qui venait de Paris pour faire la promotion de son film. Un film d'ailleurs paraphé, trois années après son premier long-métrage, Wesh Wesh qui a remporté le Prix de la jeunesse au Festival de Cannes 2006 où il a été projeté dans la section, " Un certain regard". Si " Bled Number One" est touchant , c'est qu'il s'agissait d'un drame. Il est vrai qu'il y a beaucoup de dialogues dans le long-métrage, mais l'image, hautement expressive, vous fait titiller tant elle replonge dans cette Algérie populaire des maisons vieillottes, des routes défoncées et des magasins en baraques.
La plupart des acteurs sont des membres de ma famille dont nombre d'entre eux n'ont jamais figuré dans une œuvre cinématographique. Mais je les trouve géniaux et même eux, quand ils se sont vus, ont vécu un moment très émotif, se rappelle encore ce réalisateur jeune qui espérait que son film, "provoquera en Algérie un échange, un vrai dialogue aussi libéral que démocratique avec le public algérien ", souhaite-t-il. La représentante de Cinéma du losange, qui a accompagné le jeune cinéaste, soutenait pour sa part, que la sortie internationale de ce film est " une véritable réussite, et qu'en France seulement, il a enregistré pas moins de 100 000 entrées en une semaine", dira-elle, en avouant que ce produit vivait " une très belle carrière que ce soit au Canada ou ailleurs". Un succès qui est allé, d'ailleurs, droit au cœur de Rabah-Ameur Zaïmeche, qui souhaite passer très vite à autre chose, c'est-à-dire à une autre production qui sera certainement la suite de Bled Number One. Nous y voici "Les Chants de Mandrin " ! En fait, le réalisateur était en plein dans le processus filmique d'une trilogie, puisque déjà l'avant-dernier long -métrage est la suite logique de Wesh Wesh. Bled Number One, dont la fin est ouverte puisque Kamel, (Rabah-Ameur Zaïmeche) le personnage central du film, qui découvre son Algérie dont il ne connaît rien étouffe. Il est au bord de la folie; son rêve c'est d'aller ailleurs par n'importe quelle manière… "L'on peut imaginer Kamel embarquer dans un bateau clandestin avec plein de jeunes et atterrir sur les côtes tunisiennes …" proposait le réalisateur qui avoue tout son bonheur de se retrouver en Algérie avec son film. Film dont le temps est suspendu, Bled Number one fonctionne un peu comme le documentaire ou le découvreur des traditions ancestrales, des femmes recluses et surtout des hommes qui ont l'honneur à fleur de peau. " C'est un autre rapport au temps, où il ne s'agit pas, forcément, de filmer une réalité immédiate, de manière réaliste. Il s'agit d'une proposition, juste présenter des choses, non pas porter de jugement. (...) Pour écrire Bled Number One, je ne suis pas du tout retourné en Algérie pour y capter quelque chose de la jeunesse d'aujourd'hui. J'ai écrit cette histoire avec mes souvenirs de vacances. Mais, c'est aussi, parce que je sentais que les choses n'avaient pas vraiment bougé, que le temps passe différemment là-bas. Tu as le temps de réfléchir, et d'être en face des éléments. (...) Un film, c'est un geste, un élan, un travail, une entreprise, une action. Une action dans la vie, une pure leçon de vie.


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