L'histoire et les statisticiens retiendront bien évidemment que l'équipe algérienne de football a battu son homologue de la Gambie par un score assez large de quatre buts à un. Mais avant d'entrer dans l'histoire, il faut dire que cette victoire, toujours bonne à prendre, intervient après une prestation très médiocre de cette même équipe algérienne face aux Maliens, il y a de cela une semaine à peine. Ceci pour dire que la victoire enregistrée au stade Tchaker de Blida n'a pas pour autant fait oublier cette prestation inquiétante des Verts à Ouagadougou face à une équipe malienne qui jouait elle aussi à l'extérieur, faut-il le rappeler. Ainsi, le festival offensif réussi face à une équipe gambienne très naïve n'est pas le fruit d'un renouveau d'une formation algérienne qui se reconstruit, mais tout simplement d'un manque d'adversité de la part d'une équipe visiteuse considérée comme la plus faible du groupe, voire au niveau continental. Il ne s'agit pas là de diminuer de la valeur de la victoire algérienne au stade de Blida, mais il serait plus honnête de ne pas s'emballer au détour de chaque succès. La preuve, après le large succès face à l'équipe du Rwanda, des supporters, et certains observateurs, pris dans l'élan populiste de la victoire, ont glorifié les talents des joueurs algériens. Une semaine plus tard, face au Mali, c'est le plouf général. C'est dire qu'il y a encore un grand travail à faire au sein de cette équipe nationale qui n'arrive pas à convaincre malgré ses victoires, ses nouvelles recrues et son nouveau sélectionneur. Halilhodzic, qui connaît son métier, sait fort bien que les victoires face au Rwanda et à la Gambie ne constituent pas une référence. Son match-test c'était justement face aux Maliens et cela n'a pas raté puisque son «onze» a perdu. Aujourd'hui, le Bosnien remet la même équation sur la table puisqu'il attend le tirage au sort du second tour pour se prononcer quant à la suite du parcours des Verts. Il appréhende déjà le Maroc et le Sénégal. En un mot, Halilhodzic n'a pas confiance en son effectif, sinon, lorsque l'on est bien armés, aucune équipe ne peut nous faire peur. Malheureusement, ce n'est pas le cas aujourd'hui, et toute cette armada de joueurs professionnels ramenés à grands coups médiatiques ne semble pas donner l'assise et la confiance voulues à une équipe algérienne qui, faut-il le rappeler, et c'est important, est en train de jouer les préliminaires de la Coupe d'Afrique des nations, c'est-à-dire qu'elle est lotie avec les faibles formations du continent. Les ténors entre en jeu en automne prochain, là où les choses deviennent plus compliquées. Halilhodzic et sa troupe sont déjà en vacances après un mois de juin et quatre rencontres mi-figue, mi-raisin, mais comme d'habitude, nous retiendrons la qualification au dernier tour des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations, et nous feindrons que beaucoup de choses restent à faire dans une équipe en manque flagrant d'assurance.