La Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) dénonce des «atteintes à la liberté d'expression». L'ONG réaffirme ainsi, dans un communiqué rendu public hier, son soutien aux quatre militants poursuivis pour «incitation à attroupement» par le parquet près le tribunal de Bab El Oued, en application de l'article 100 du code pénal. L'ONG sera d'ailleurs présente au procès, demain, au tribunal correctionnel de Bab El Oued, et ce, par le biais de son collectif d'avocats pour défendre Yacine Zaïd, Athmane Aouameur, Abdou Bendjoudi et Lakhdar Bouzini. De même, la LADDH «délèguera son représentant pour observer les conditions du déroulement du procès», est-il annoncé. «Ces poursuites judiciaires ne visent en réalité qu'à réprimer le fait d'exprimer une opinion et constituent des atteintes à l'exercice des libertés d'expression, d'opinion et de rassemblement pourtant garanties par la Constitution et les conventions internationales relatives aux droits de l'homme, notamment le pacte international relatif aux droits politiques et civils, ratifié par l'Algérie», dénonce la LADDH. La déclaration de l'Assemblée générale de l'ONU de 1998, ratifiée par l'Algérie, «engage les Etats membres à protéger les défenseurs des droits de l'homme dans l'exercice de leurs activités en faveur des droits de l'homme et ouvrent le droit aux défenseurs et aux associations de saisir le rapporteur spécial de l'ONU sur les défenseurs des droits en cas d'atteinte à leurs activités et de harcèlement», rappelle dans ce document maître Nouredine Benissad, président de la LADDH. D'autant plus que «les auteurs de ces pratiques s'activent à contredire les engagements du premier magistrat du pays quant aux réformes politiques et à l'exercice des libertés collectives et individuelles et se substituent en justiciers en lieu et place des textes fondamentaux et de la loi». Pour rappel, les quatre militants sont poursuivis pour avoir dénoncé pacifiquement les poursuites judiciaires à l'encontre d'un autre défenseur des droits de l'homme, Kherba Abdelkader, lui-même poursuivi et condamné par le tribunal de Sidi M'hamed pour avoir témoigné son soutien au mouvement de protestation des greffiers, lors d'un sit-in pacifique organisé devant le tribunal de Sidi M'hamed.