La décision de confier la gestion du tramway à une société mixte, indigne les travailleurs. Le syndicat de l'Etablissement public de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) menace de recourir à des actions de rue pour faire aboutir les revendications des travailleurs. Les griefs des syndicalistes de l'ex-RSTA, réunis lundi dernier, sont liés, en partie, à l'«exclusion» de l'entreprise de la gestion du tramway. La décision du ministère des Transports de confier la gestion du tramway à une société mixte où l'Etusa ne détiendrait qu'une part minoritaire (21%), indigne les travailleurs chargés actuellement de la mise en service quotidienne du réseau. Le syndicat rappelle, dans le procès-verbal de la réunion et dont El Watan détient une copie, le mérite du personnel d'exploitation lors de la première phase (Bordj El Kiffan-Zerhouni Mokhtar). «Nous avons assuré l'exploitation du premier tronçon avec de multiples difficultés.L'éclairage était défaillant, il n'y avait ni locaux ni bureaux pour le personnel. La signalisation n'a été mise en service que depuis quelques semaines. A tout cela s'ajoute le comportement méprisant de nos partenaires de l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et d'Alstom, qui ne nous ont pas aidés dans notre mission. Le projet de création d'une joint-venture ne répond à aucune logique, sinon à celle d'éliminer l'Etusa, entreprise qui continue de recruter, de former et de mettre en place toute la chaîne d'exploitation du deuxième tronçon. Le bureau demande à ce que la décision soit entièrement révisée et reconsidérée», peut-on lire dans le PV de réunion remis aux instances de la tutelle. Le SG du syndicat d'entreprise s'étonne du deux poids, deux mesures du ministère des transports. «Plus d'une trentaine de kiosques ont été installées sur le tracé du tramway. Nous n'avons cessé de réclamer ces équipements dans les stations. On nous a promis des kiosques qui ne sont jamais arrivés. Nos caissiers continuent de travailler et à ravitailler les receveurs en tickets sur les trottoirs», s'indigne M. Bouteba, SG du syndicat d'entreprise. La décision de «délester» l'ex-Régie de quelques dépôts est aussi rejetée par le syndicat. «Le dépôt Merrah, comme d'ailleurs tous les autres dépôts sont implantés pour répondre aux besoins de l'exploitation et de la maintenance. Ils sont mitoyens aux secteurs d'activités. Nous nous étonnons qu'une entreprise de préfabrication mitoyenne au dépôt n'est pas touchée par l'opération», relèvent les syndicalistes dans le PV. D'autres revendications plus anciennes sont remises sur la table telle la révision de la convention collective. «Elaboré en 1997, le document a été au centre de plusieurs revendications et plusieurs réunions ont été tenues entre le bureau et la direction, mais aucune suite n'a été donnée. Une commission devait se charger de la révision des textes», signale M. Bouteba. Le syndicat s'indigne également de la «position figée» de la direction par rapport à la révision des salaires. «Les travailleurs de l'Etusa sont actuellement les moins payés à travers tout le secteur des transports. Le bureau syndical demande une fois de plus au directeur de répondre effectivement à cette revendication légitime des travailleurs qui, depuis trois ans, travaillent plus et sans relâche», relève le syndicaliste. «Nous appelons à la prise en charge des revendications légitimes et dans les meilleurs délais, faute de quoi nous entamerons une série de manifestations et même une grève», menace le président du syndicat.