L'arbitrage a été de nouveau au centre des débat, et préoccupation, du bureau fédéral réuni le 16 juin. Ce sujet, toujours récurrent et d'une actualité «brûlante» après la fin de saison vécue sur des charbons ardents par les arbitres, continue toujours de susciter débats et commentaires. A priori, il n'est pas sorti de l'auberge comme en témoignent les propos et positions des uns et des autres. Le dernier épisode, réunion de samedi, n'y a pas échappé. Partisans et adversaires de la formule en place se rejettent mutuellement la responsabilité de la lamentable situation qui prévaut dans ce segment important et incontournable du football. La saison dernière, pour rappel, la Fédération avait fait éclater l'unicité de la décision finale qui incombait à la Commission fédérale des arbitres (CFA) et son président Belaïd Lacarne. La Ligue de football amateur (LNFA) et la Ligue inter-régions (LIRF) s'étaient vu confier le très sensible chapitre des désignations qui faire courir tout le monde. Au bout de quelques mois, la Fédération décide de «récupérer» ses billes au milieu d'une contestation généralisée de part et d'autre. Encore une expérimentation qui a tourné court. La nouvelle redistribution des cartes dessinées par la Fédération n'offre aucune garantie de succès à partir du moment où ce sont les mêmes hommes qui vont piloter l'opération… et continueront à se tirer dans les pattes. Il faut dire ici que l'arbitrage est «un service très lucratif» qui rapporte gros et ne laisse plus personne indifférent à son «évolution». Les retombées financières de ce «domaine très sensible» attisent toutes les convoitises au point où l'arbitrage a perdu son âme qui a été vendue aux corrupteurs, aux pourris et à la maffia du football… devant le silence assourdissant de tous. Le nouveau remodelage préconisé par la Fédération consiste à faire du «copier-coller» des règlements de la FIFA en la matière, à savoir opérer une séparation entre la formation et les désignations, un «service» que tout le monde convoite. Bien des fois décrié par les présidents de Ligue, de club, le premier responsable de la CFA, Belaïd Lacarne, s'est toujours défendu des attaques qui le visaient en premier chef pour les errements de certains arbitres. A force de tirer à boulets rouges sur lui, ses adversaires ont fini par le fragiliser. Soucieuse de se conformer aux recommandations de la FIFA en matière d'arbitrage, la FAF serait sur le point d'opter pour le bicéphalisme. Un responsable chargé de la formation, qui serait Belaïd Lacarne, et une commission «d'experts» qui s'occuperait exclusivement des désignations au niveau des différents paliers de la pyramide. Cet énième changement n'offre aucune garantie de réussite tant que c'est, toujours, le même personnel qui est recyclé pour les «besoins de la cause». L'arbitrage qui est un gouffre financier, il aurait «englouti» près de 20 millions de dinars lors de la saison écoulée, marche sur la tête. L important investissement financier consenti depuis quelques années pour le redresser est loin d'avoir débouché sur le résultat escompté. Il n'est pas exclu de ce fait que son enveloppe financière soit revue à la baisse à la faveur du recours à l'arbitrage local. L'arbitrage «neutre» semble avoir vécu du moins dans les mois à venir. Un arbitre du Centre sera désigné pour diriger un match mettant aux prises une équipe de cette région avec une formation d'une autre région. Ce changement de cap «imposé» par le tollé général qui a bercé l'arbitrage la saison dernière ne modifiera pas l'arbitrage algérien tant que ce dernier ne sera pas mis à l'abri des appétits des uns et les calculs des autres.