L'information est tombée tel un couperet. Après plusieurs mois de protestation et quelques sit-in, l'heure fatidique est arrivée. Les démarches pour la dissolution de 19 entreprises de cuirs et textiles seront entamées à partir de cette semaine. La Société de gestion des participations (SGP) d'industries manufacturières organisera, à compter d'aujourd'hui, une série de réunions regroupant les syndicats et les responsables des EPE du groupe Leather Industry qui s'étaleront jusqu'à samedi 11 mars. La liste des usines concernées par ces réunions est assez longue. Il s'agit, notamment, des entreprises Mabel (Sidi Bel Abbès), Districh (Alger), Tameg (Rouiba), Tafna (Aïn Temouchent), Macs (Sétif), Socop (Rouiba), THP (Djelfa), TAJ (Jijel), Samk (Kherrata), Emir shoes (Mascara), Mega (Batna), MVL cuir (Chéraga), Aurès Footwear (N'gaous) ainsi que Macsoum (Akbou). Une grande partie des employés de ces usines n'ont pas touché leurs salaires depuis plus d'une année. Les syndicalistes de l'usine Mahira (Frenda), eux, veulent toujours croire en une « relance » de leur entreprise. « Mahira est la seule entreprise qui existe à Frenda, elle fait vivre près de 350 familles, sa liquidation sera la mise à mort de toute la daïra », s'insurge Benachour Ahmed, membre du syndicat -entreprise. La décision de fermeture de l'entreprise Mahira est d'autant plus « cruelle », à ses yeux, qu'elle mettra à la porte des travailleurs, pères de familles, ayant cumulé plus de vingt ans d'expérience. Ces réunions porteront surtout sur les indemnisations et les salaires impayés des travailleurs. Le ministère des Participations et de la Promotion de l'investissement (MPPI) veut trancher définitivement cette question. « Les différentes rencontres avec les fédérations doivent définir les modalités de mise en œuvre et de calcul des retards de salaires ainsi que les indemnités de départ afin de permettre à chaque entreprise concernée d'évaluer les montants nécessaires pour clôturer cette opération », est-il noté dans une correspondance du MPPI, dont nous avons pu avoir une copie. Les syndicats, de leur côté, dénoncent ce qu'ils qualifient de « chantage » utilisé par le département de Abdelhamid Temmar et des SGP pour liquider ce dossier. « Ils veulent nous faire signer un papier disant que nous acceptons la fermeture de l'usine contre nos salaires. Or, nous refusons catégoriquement la perte de milliers d'emplois », tonnent les membres du syndicat d'entreprise, regrettant que leurs démarches auprès du patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, sont restées vaines.