-Grèce : le gouvernement de la dernière chance La nouvelle équipe gouvernementale grecque a été annoncée hier après-midi. Elle est issue d'une alliance entre la droite, les socialistes et la gauche modérée, avec à sa tête le conservateur Antonis Samaras. Vassilis Rapanos, un banquier proche des socialistes, a été nommé au poste clé, et à haut risque, de ministre des Finances. Il sera assisté par Christos Staïkouras, conseiller économique du Premier ministre, nommé ministre-adjoint. A peine nommés, les nouveaux ministres ont prêté serment et se sont mis au travail une heure plus tard. Pas une minute à perdre en effet, alors que le nouveau gouvernement est confronté à l'impatience des autorités de la zone euro et à la colère du peuple grec trouvant de plus en plus refuge dans le vote extrême, à droite comme à gauche. La priorité du gouvernement est de renégocier avec les créanciers le programme de redressement de la Grèce. M. Rapanos s'est ainsi rendu à la réunion de l'Eurogroupe à Luxembourg avant même d'avoir prêté serment. Il est chargé d'obtenir un délai de deux ans pour assainir ses comptes, ce qui implique un nouveau prêt de 20 milliards d'euros en 2015. Alors qu'un responsable de la zone euro constatait hier que le plan d'aide à la Grèce était «largement sorti de ses rails» et qu'il devrait être renégocié, impliquant de nouvelles mesures d'austérité. La tâche s'annonce ardue pour le nouveau gouvernement, et la crise encore bien longue pour la population. -Nigeria : les violences interconfessionnelles continuent Chrétiens et musulmans continuent à s'entredéchirer dans le nord du Nigeria. La presse nigériane fait état de «violents affrontements, de tueries et de saccages». Malgré le couvre-feu décrété dans les grandes villes de la région, il y aurait au moins 101 morts. Le cycle d'attaques et de représailles entre jeunes des deux communautés a débuté dimanche, suite à des attentats contre trois églises dans l'Etat de Kaduna. Le groupe islamiste Boko Haram a revendiqué ces attaques. Face à la montée des tensions entre les communautés depuis 2009, la crainte d'une guerre civile et d'un éclatement du pays devient réelle. Les responsables chrétiens accusent le gouvernement de ne pas assez les protéger et de ne pas lutter efficacement contre Boko Haram. De jeunes chrétiens organisent donc eux-mêmes des représailles et la situation risque de devenir incontrôlable. De nombreux observateurs mettent cependant en garde contre une lecture réductrice et uniquement religieuse des violences en cours. Ils rappellent la pauvreté qui règne dans le Nord, ainsi que la corruption généralisée à tous les échelons de la société, terreau fertile pour l'insurrection. «Franchement, nous ne faisons que récolter les graines que nous avons semées, constate Monseigneur Kukah, un évêque catholique. Pour moi, Boko Haram est une métaphore de tout ce qui va mal au Nigeria.» -Australie : terrible naufrage d'un bateau d'immigrants Une embarcation, avec à son bord environ deux cents passagers, a fait naufrage, hier, dans les eaux indonésiennes au large de l'île australienne Christmas. Les premières informations font état d'au moins soixante-quinze morts, mais le bilan pourrait s'alourdir. «Un grand nombre des deux cents personnes à bord ont sans doute péri, craint un Karl O'Callaghan, un responsable de la police australienne. Il a y environ quarante personnes sur la coque, le reste est dans l'eau.» L'inquiétude est vive, car il n'y a pas assez de gilets de sauvetage sur place. L'Indonésie a dépêché deux navires de sauvetage, mais ils n'avaient toujours pas atteint le lieu du naufrage hier soir. De leur côté, les sauveteurs australien ont demandé l'autorisation de pénétrer dans les eaux indonésiennes. Les migrants souhaitaient demander l'asile en Australie en gagnant l'île Christams, territoire australien situé à 300 km de l'Indonésie, et à 2600 km des côtes nord-est de l'Australie. En 2010 déjà, une cinquantaine de personnes au moins avaient péri dans un naufrage similaire, au large de l'île australienne. -Turquie : le gouvernement recule sur l'avortement L'AKP qui voulait restreindre le droit à l'avortement, a dû faire marche arrière hier. Le Parti de la justice et du développement a déposé un projet de loi au Parlement visant seulement à limiter les césariennes, en hausse constante, qui concerneraient presque un accouchement sur deux en Turquie. «Il n'y a pas de référence à l'avortement dans le texte, et on peut die que le gouvernement a fait marche arrière», a indiqué une source parlementaire. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, avait en effet assimilé le mois dernier l'avortement à «un meurtre». Son parti avait alors annoncé vouloir réviser la loi sur l'interdiction de grossesse, qui date de 1983. L'avortement est légal en Turquie jusqu'à la dixième semaine. Le projet de l'AKP était de réduire cette période à six ou quatre semaines, ce qui rendrait dans les faits la pratique presque impossible. Le débat reste cependant ouvert. Le ministre de la Santé, Recep Akdag, a annoncé hier qu'un rapport sur l'avortement et son cadre juridique serait présenté la semaine prochaine en Conseil des ministres. Sans donner de détails, il a simplement précisé que «l'avortement n'est pas une forme de contraception». -Norvège : Breivik, l'internement psychiatrique requis Le parquet norvégien a requis, hier, l'internement psychiatrique d'Anders Behring Breivik, qui a tué soixante-dix-sept personnes l'an dernier en Norvège. Les deux procureurs ont estimé que l'accusé était psychotique et donc pénalement irresponsable au moment des faits. «Notre demande est qu'il soit contraint de suivre des soins psychiatriques» dans un établissement fermé, a déclaré M. Holden, un des procureurs au terme d'un réquisitoire de près de trois heures. Le parquet a cependant précisé que si les juges devaient arriver à une conclusion différente sur la santé mentale de l'accusé, celui-ci devrait être condamné à 21 ans de rétention de sûreté, soit la peine la plus sévère en Norvège. Au-delà de cette période de 21 ans, le prisonnier peut-être maintenu derrière les barreaux tant qu'il est jugé dangereux. A la fin du réquisitoire des procureurs, Breivik, fidèle à son habitude de provocation, s'est levé et a effectué un salut d'extrême droite.