Comme à chaque début de saison, la fièvre gagne tous les supporters des différents clubs, en quête de nouveaux éléments, susceptibles de ramener un plus à leur formation. Mais pour cette saison qui coïncide avec l'année III du professionnalisme, les choses ne se présentent pas sous le meilleur angle pour nombre d'équipes. Difficultés financières, dette, problèmes de payement de joueurs. Tout cela a fini par plomber le mercato d'été, surtout que les joueurs se montrent intraitables, exigeant plusieurs mois de salaire avant même d'apposer leur signature. C'est ainsi que de nombreuses formations se trouvent aujourd'hui dans l'impasse, même si le mercato ne sera bouclé que le 16 août prochain. Tahraoui donne le ton La fin du mois de décembre 2004 avait été marquée par le transfert très médiatisé du joueur de l'ASO Chlef, Madjid Tahraoui. L'ex-président de l'USM Blida, Mohamed Zahaf, avait dû débourser la somme de 1 milliard 250 millions pour s'attacher les service du jeune prodigue de 22 ans. Une folie à cette époque. Au-delà du flop des transferts, le ton était tout de même donné. Le président de l'ES Sétif, Abdelhakim Serrar, avait décidé, plus tard, de doubler la prime de signature des joueurs. C'est ainsi qu'il avait pu composer sa dream team avec des Hemani, Chaouchi, Metref et bien d'autres éléments, qui avaient permis aux Sétifiens de remporter plusieurs titres nationaux et internationaux. Les clubs déboursaient toujours plus pour s'arracher les éléments les plus en vue du championnat. La saison dernière, le patron de l'USM Alger, Ali Haddad, avait ramené pas moins de 14 joueurs, en leur offrant des salaires alléchants, à l'image de Lemmouchia, qui touchait 450 millions de centimes par mois. Plafonnement des salaires Face à cette situation, plusieurs présidents ont tenté de désamorcer la situation, à l'image du président de WA Tlemcen, Abdelkrim Yahla, qui est aussi le président du Forum des présidents de club. Il dira à ce propos : «Lors d'une des réunions des présidents de club, nous n'avons qu'effleuré le sujet du plafonnement des salaires, nous ne sommes pas allés plus loin. Il faut savoir que certains présidents faussent un peu la donne. Personnellement, je suis pour le plafonnement des salaires. Car aujourd'hui, on est dans une situation de surenchère de la part des joueurs. C'est vraiment honteux, car les valeurs humaines sont mises de côté au détriment de la course effrénée vers l'argent, sans que cela reflète ce que les joueurs donnent sur le terrain. Les présidents de club doivent être plus sages. La Fédération algérienne de football devra, elle aussi, intervenir pour mettre le holà à cette situation», dira-t-il. La formation Cette saison, il y a des clubs qui ont pris la décision de se rabattre sur la formation ou à défaut sur les joueurs issus des divisions inférieures, comme le fait depuis plusieurs saisons l'USM El Harrach. La JSM Béjaïa et le WA Tlemcen semblent lui emboîter le pas. En tout cas, pour le président Yahla, les choses sont claires : «Le joueur, vous lui donnez 300 ou 400 millions de centimes, mais il ne justifie jamais cette somme sur le terrain. Alors, moi je dis que quel que ce soit le poids des joueurs dans l'équipe, on va se séparer d'eux. On se rabattra sur les jeunes», conclut-il.