Les vendeurs clandestins se sont révoltés suite à une opération menée par la police pour évacuer les espaces qu'ils occupent depuis des années. Jeudi dans la matinée, la place Roux et le boulevard des Martyrs de la révolution ont été bloqués par des dizaines de jeunes qui ont observé un sit-in dans cet important axe routier. Ces derniers sont les commerçants informels dits «ferracha», qui exposent leurs marchandises à même le sol sur des cartons à l'entrée de Souk El Kettane, face à la maison d'arrêt. Ils se sont révoltés suite à une opération menée contre eux par le service de l'ordre public pour évacuer les lieux. «On a été délogés des espaces que nous occupons depuis des années. Nous n'avons même pas où aller car notre gagne-pain est ici», ont crié les protestataires qui se sont retrouvés encerclés par un important dispositif sécuritaire. Après avoir été dispersés, ces jeunes, laissant passer la tempête, ont attendu le départ des éléments de la police pour regagner les lieux. Selon les déclarations de certains ferracha, c'est les commerçants de Souk El Ketane, qui d'ailleurs s'opposaient à la présence de ces marchands informels, ont fait appel à la police afin d'intervenir et assainir les lieux. Concurrence déloyale «Ces ferracha doivent immédiatement partir. Ils bloquent l'accès à notre souk et nous chopent nos clients. Nous sommes victimes de la concurrence illégale. Nous avons d'ailleurs saisi les services compétents pour intervenir», dira le propriétaire d'un local au niveau dudit Souk. D'autres ajouteront : «Nous payons la location de nos locaux et les frais des impôts, alors que les farracha continuent à exercer dans l'informel sans aucun dérangement». Les commerçants de Souk El Kettane, ayant constaté que le départ des ferracha n'a duré que quelques heures, se sont indignés. Ils ont avancé : «Nous accordons un délai d'une semaine aux services compétents pour déloger ces ferracha. Au cas où ils n'arriveront pas à les expulser une fois pour toutes, nous sortirons à la rue et nous fermerons nos boutiques jusqu'à que nos revendications soient satisfaites». Les commerçants de Souk El Kettane sont au nombre de 210, certains d'entre eux ont fini par abandonner leurs locaux à cause des «ferracha». Ils disent que la concurrence déloyale qui leur est imposée par ces commerçants informels les a ruinés. D'ailleurs, leurs chiffres d'affaire ont considérablement chuté et leur activité commerciale n'est plus rentable.