Des praticiens présents à cette rencontre régionale ont interpellé les autorités compétentes à l'effet d'intervenir pour protéger la profession et interdire la pratique illégale de la médecine dentaire. Le développement professionnel continu en médecine bucco-dentaire a été au centre d'une journée d'étude régionale organisée vendredi 22 juin à l'APW de Tizi Ouzou par la section ordinale régionale des chirurgiens dentistes. Présidée par les professeurs Boudraâ, Defous et Boukais, cette rencontre a regroupé des scientifiques issus de Tizi Ouzou, Béjaïa, Boumerdès et Bouira. Dix communications étaient inscrites en son programme. Des conférenciers, venus des CHU de Béni Messous, de Bab El Oued, de Mustapha Pacha (Alger) et de Nedir Mohamed (Tizi Ouzou) ont abordé des thèmes ayant trait notamment aux troubles sensitifs, consécutifs à l'avulsion des dents de sagesse, à l'hygiène au cabinet dentaire, à la responsabilité médicale du chirurgien dentiste en implantologie orale, à la chirurgie parodontale, à l'anesthésie tronculaire et à la déontologie médicale en Algérie. Selon le professeur Hamid Boukais, spécialiste en pathologies et chirurgie buccale au CHU de Béni-Messous, «cette journée, qui s'inscrit dans le cadre de la formation continue, est devenue désormais une habitude pour le Conseil de l'ordre des médecins à Tizi Ouzou. Cela témoigne de l'intérêt accordé à la formation et à la mise à niveau des chirurgiens dentistes», dit-t-il. C'est un séminaire, ajoute-t-il, qui vise à apporter des techniques nouvelles, à sensibiliser les chirurgiens dentistes et d'apporter des réponses à leurs questionnements. Cette manifestation a permis d'aborder différents sujets relatifs à la chirurgie dentaire. Les communications étaient de très bon niveau, estiment des participants qui ont montré une attention particulière quant aux thèmes présentés. D'ailleurs, les questions posées ont suscité de riches et fructueux débats. «Je souhaite que de telles rencontres se renouvellent fréquemment à l'avenir, avec des équipes de spécialistes encore plus étoffées en vue d'apporter de nouvelles techniques dans le domaine», a estimé Pr Boukais, précisant que «la médecine dentaire est une discipline médicale et non une science exacte. Elle est extensible, pour dire que ce qui était valable il y a quelques années, peut ne plus l'être présentement, et ce qui est valable en 2012 peut s'avérer dépassé dans quelques années», ajoute ce praticien qui a eu à animer souvent des conférences à l'étranger. Il estime qu'en médecine, «il faut une formation continue et une mise à niveau en permanence». Dans les débats, des participants ont soulevé des problèmes rencontrés dans l'exercice de leur métier. «A l'Ordre des chirurgiens dentistes d'Alger, nous recevons beaucoup de plaintes de la part de patients non satisfaits du traitement préconisé ou de la qualité des soins prodigués», fera remarquer le Pr Boukaïs, avouant que «parfois, nous les réglons à l'amiable mais en d'autres cas, notamment lorsqu'il s'agit de problèmes liés aux erreurs médicales, cela finit souvent devant les tribunaux», a-t-il déploré. Un autre intervenant évoquera la responsabilité médicale dans la médecine dentaire. «Le responsabilité en cas d'erreur médicale n'est-elle pas collégiale, sachant que celle-ci incombe aussi à ceux qui auront délivré le diplôme, en l'occurrence les enseignants». Un dentiste exerçant à Tizi Ouzou a tiré la sonnette d'alarme quant à l'existence de charlatans dentistes : «Ces dentistes, de nationalité syrienne notamment, munis de leurs valises à outils, proposent leurs services dans des cafés maures à Tizi Ouzou», clame l'intervenant. A ce sujet, le président de l'Ordre des chirurgiens dentistes intervient : «Nous sommes un simple corps consultatif. Dans ce cas de figure, c'est aux services publics de faire quelque chose pour mettre fin à ces pratiques qui portent atteinte à la profession», estime-t-il. De son côté, une chirurgienne dentiste a abondé dans ce sens, déplorant le comportement de certains prothésistes qui se substituent aux chirurgiens dentistes, alors qu'ils n'ont pas droit de toucher aux malades, selon ses dires.