Oui. Les dentistes grincent. Ils se battent pour l�introduction de l�implantologie orale dans le cursus universitaire. Wassila Zegtitouche - Alger (Le Soir) - Le professeur Hafiz Salim, qui a pr�sid� au second s�minaire intensif d�implantologie orale, a rappel�, jeudi dernier, le combat men� � cet effet. Organis�e par le professeur Skander Mahmoud, en collaboration avec la soci�t� Email design, cette manifestation scientifique s�est d�roul�e jeudi dernier � l�ISTS. Regroupant 250 participants venus de 13 wilayas, ce s�minaire, selon le Pr Mahmoud Skander, est le second destin� aux chirurgiens dentistes pour les initier � l�implantologie. Le th�me retenu cette ann�e �l�omnipraticien face � l�implantologie �. La premi�re partie �tant une initiation � l�implantologie, la seconde �tait �une s�ance de pose d�implants dentaires soit de racine artificielle �, explique le professeur Skander, organisateur de cette manifestation scientifique. �Les sp�cialistes ont la volont� et les moyens financiers n�cessaires, mais ils n�ont pas la comp�tence requise�, explique-t-il. Ce qui les am�ne � opter pour des formations � l��tranger, puisque cette sp�cialit� reste �interdite� � l�enseignement � l�universit� et entour�e d�un vide juridique. Justement, poursuit le Pr Skander, �ce genre de s�minaire vise une meilleure sensibilisation, information et formation sur cette technique�. Profitant de cette rencontre, les chirurgiens dentistes ont �galement �pluch� l�ensemble des probl�mes li�s � la profession et principalement, l�int�gration de l�implantologie � l�universit�. Ils s�accrochent � cette revendication mais �le minist�re de la Recherche scientifique n�a pas suivi�, se d�sole le professeur Hafiz. Ce dernier estime que la corporation peut rattraper le retard dans ce domaine � travers les formations et stages qui se font, non sans emb�ches. Pour sa part, le Pr Sa�ri pense �c�est qu�on n�impose pas une formation continue, un recyclage, � l�omnipraticien. M�me un g�n�raliste a le droit de faire une formation en implantologie, une branche absente en Alg�rie� affirme ce professeur. Cela permet d��tre � jour avec les derni�res techniques, ajoute-t-il. Si ce projet leur tient � c�ur, les chirurgiens dentistes pointent du doigt la facult� d�Alger. Selon des indiscr�tions �c�est le doyen de la facult� d�Alger qui s�accroche � son refus� quant � l�enseignement de cette technique. Un refus qualifi� de �d�cision arbitraire�. Se languissant de voir concr�tiser leur projet, les chirurgiens dentistes et autres omnipraticiens se d�brouillent, tant bien que mal, �en s�incrustant� dans des formations et des stages de recyclage � l��tranger. Devant cet �tat de fait, le minist�re de la Sant� est vivement sollicit� pour la multiplication de ce genre de formation en implantologie au profit des praticiens. �Se former et former dans notre pays� demeure le souhait des chirurgiens dentistes. L�implantologie orale en bref L�implantologie, en quelques mots, le remplacement d�une racine dentaire �ab�m�e� par une racine artificielle soutenant une couronne et rempla�ant l�ancienne dent. L�implant dentaire peut �galement stabiliser une proth�se amovible (dentier). Cette technique n�est pas enseign�e � l�universit�, ce qui ne lui permet pas d��tre exerc�e au niveau des CHU. Elle est donc pratiqu�e en cabinet dentaire ou en clinique. Les techniques chirurgicales en implantologie sont multiples, et se distinguent sous deux formes chirurgicales : une chirurgie simple, r�alisable en deux temps chirurgicaux, ou par flopping. R�alisable en un temps chirurgical, cette derni�re pr�sente un temps de r�alisation plus court, moins d�inconfort, de saignements et de mutilation de la gencive. �Nous y utilisons des implants avec des c�nes en zircone uniquement. L�implant offre au patient une solution pratique, esth�tique, fiable et certaine. Quant au co�t, il oscille entre 70 000 et 10 000 DA l�implant unitaire�. Les gens restent tout de m�me �septiques� par rapport au co�t, selon le Pr Skander. Autre forme d�implantologie pratiqu�e ici en Alg�rie, l�implantation imm�diate. �Elle est pratiqu�e directement apr�s l�extraction d�une dent atteinte. La pose imm�diate d�un implant �plus long et plus large� pour une meilleure stabilit� de la proth�se est pratiqu�e�, notera le Pr Skander. Des risques sont toutefois pr�visibles lors d�une intervention. Aussi, des contre-indications existent pour une implantation : tabac, �tat g�n�ral (diab�te, cardiopathies�), stress ou bruxisme (grincement des dents). Ce dernier peut conduire � la perte de l�ost�oint�gration. Dans ce cas, le port d�une goutti�re est indiqu� pour pr�server les dents. Un sujet diab�tique peut b�n�ficier de cette technique �si sa glyc�mie est bien stabilis�e�. Le taux de succ�s de l�implant d�pend de la qualit� de l�os et celle de l�implant lui-m�me. Un implant TBR, en titane, a une dur�e de vie de 25 ans. Enfin, l�hygi�ne buccale �est le facteur essentiel de la p�rennit� des r�sultats des reconstructions implantaires � long terme�, d�apr�s le Dr Larbi du CHU B�ni- Messous. Pour conclure, la motivation � l�hygi�ne buccodentaire, et l�asepsie de l�environnement o� l�on op�re, la pr�cision du bilan pr�-implantaire, sont les cl�s de succ�s de l�implant.