Les enquêtes enclenchées par les éléments des brigades économiques, pour faire la lumière sur la gestion des affaires des communes concernées, sont toujours en cours. Quatre présidents d'APC ont été suspendus, ces trois dernières semaines, de leurs fonctions par le wali de Boumerdès. Il s'agit de ceux des communes de Tidjelabine, M. Boussaïdi (indépendant), de Si Mustapha, M. Boudhar (FFS), des Issers, M. Chetta (indépendant) et du désormais ex-maire de Boumerdès, M. Khellat (PT). Ce dernier ayant été remplacé par un élu. Ils ont tous été destitués suite aux poursuites judiciaires engagées à leur encontre. Ces suspensions, qui interviennent moins de deux mois seulement de la fin des mandats des assemblées élues en 2007, ont suscité moult interrogations dans la région. «C'est un abus d'autorité. Ce sont des élus du peuple, et ils ne doivent être relevés de leurs fonctions qu'une fois condamnés par la justice. Or, le wali l'a fait juste après leur convocation par cette dernière. Ce qui est une violation du principe de présomption d'innocence», soutient un militant du FFS, qui accuse l'administration d'appliquer la politique des deux poids, deux mesures. «La loi n'est pas appliquée à tout le monde. Sinon comment peut-on expliquer le fait de laisser des maires pourtant condamnés par la justice, comme ceux de Khemis El Khechna et Hammadi, et de suspendre d'autres qui ne sont pas encore jugés ?», dénonce-t-il. Pire, notre interlocuteur rappelle que d'autres P/APC ont été innocentés par la justice, mais ils ne sont toujours pas réhabilités dans leurs postes. C'est le cas des anciens P/APC des communes de Ouled Haddadj et Ouled Moussa acquittés depuis plusieurs mois pour absence de preuves.
Les raisons des suspensions Interrogé sur les raisons de la suspension de l'ex-P/APC de Boumerdès, le 31 mai dernier, le wali dira : «Je n'ai fait qu'appliquer la réglementation.» Dix jours plus tard, le même responsable met fin aux fonctions du maire de Tidjllabine. La justice lui aurait reproché d'avoir signé des marchés douteux durant la gestion des affaires de la localité en violation des lois en vigueur. Une autre décision de même nature a été prise contre le P/APC de Si Mustapha, d'obédience FFS, suite à une plainte déposée à son encontre par un entrepreneur de la région. L'accusé croit dur comme fer que la décision du wali a été prise pour l'empêcher de briguer un deuxième mandat, soulignant que le plaignant a soumissionné pour un marché avec une qualification qui avait expiré. «C'est un coup monté. J'ai été suspendu le jour de ma comparution devant le juge d'instruction. Le plaignant n'est autre qu'un fils d'un militant du RND qui compte se présenter aux prochaines élections communales. En plus, le projet a même été approuvé par la chef de daïra», dira-t-il. La liste des suspensions ne s'arrête pas là. L'autre «victime» a été le P/APC des Issers, M. Chetta, ainsi que sept élus de l'assemblée communale. Ils ont été relevés de leurs fonctions, mercredi dernier, après leur comparution devant le juge d'instruction du tribunal de Rouiba, suite à une plainte déposée en 2009 à leur encontre par un élu du parti d'Ahmed Ouyahia. Les mis en cause sont poursuivis, selon nos sources, pour falsification de PV de délibération et non-respect du code des marchés publics. Le maire avait, pour rappel, déjà été condamné par la justice lorsqu'il était directeur de l'exécutif communal (DEC) au début des années 1990. Actuellement, le wali n'a installé qu'un seul nouveau maire, à savoir celui de Boumerdès, élu sur la liste du Parti des travailleurs. Les autres communes sont gérées pour le moment par les secrétaires généraux et les chefs de daïra. Nos sources indiquent que les enquêtes enclenchées par les éléments des brigades économiques, pour faire la lumière sur la gestion des affaires des communes précitées, sont toujours en cours.