Constantine puis Alger accueilleront, ce soir et demain, un concert de jazz afro-caribéen avec JazzSabroson, l'un des sept quartets étasuniens choisis par le département d'Etat et le Kennedy Center pour représenter la musique américaine dans le monde. Après le Kinshasa et la Mauritanie, l'Algérie est le troisième pays africain qui accueille ce groupe. Tout juste arrivés à Alger, les quatre musiciens foncent acheter quelques CD d'artistes algériens, notamment Khaled, Fergani, El Anka et Dahmane El Harrachi, avant d'arriver à l'ambassade des Etats-Unis pour animer leur point de presse. D'abord, les présentations : Miriam S. Sulivan est bassiste, elle s'est déjà produite dans plusieurs pays et a joué avec de grands jazzmen, dont Lionel Hampton et Wynton Marsalis. Elle excelle autant dans le jazz que dans la funk, la soul, le hip hop, le rock... Tony De Vivo, également membre du Café con Pan, un groupe folklorique vénézuélien et a déjà joué au Venezuela avec Bielle de Costa, Gonzalo Mico et Aquiles Baez. Il joue du tambour vénézuélien et du tombas qu'il a appris à l'âge de 11 ans. Jainardo Batista est percussionniste. Il joue de la conga ou chante pour plusieurs groupes, tel que le Son de Hoy, le Son de Madre ou le Cuban Son Band Mo'Guajiro dont il est aussi co-fondateur. Et Steve Bloom qui joue de la guitare et du tres, un instrument à trois cordes doublées, un peu le descendant du oûd. Dans le quartet, il contribue avec un large éventail d'arrangements musicaux, d'autant qu'il offre un son bien particulier avec le tres. Maintenant que les présentations sont faites, la discussion peut commencer. Miriam prend la parole, au nom du groupe, pour exprimer leur ravissement d'être à Alger et leur envie de découvrir notre musique traditionnelle. Le oûd les intéresse tout particulièrement. Leur truc : se produire dans un pays et prendre un peu de sa musique pour l'intégrer dans leurs compositions. Exactement à l'image des Etats-Unis : des origines et des cultures multiples. Le jazz, pour ces quatre musiciens, c'est une façon d'être, mais c'est aussi des expériences humaines et artistiques au quotidien. « On aime le jazz, on ne pense pas au profit commercial », explique Tony De Vivo, avant de poursuivre : « Cela ne veut pas dire qu'on n'aime pas l'argent ! On n'a pas choisi le jazz, c'est le jazz qui nous a interpellés. » Et JazzSabroson semble promettre d'interpeller le public constantinois (au Théâtre régional) et algérois (au TNA), d'une façon mémorable. C'est du moins ce qu'on espère !