Les étudiants de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) ont observé, hier, un rassemblement pour protester contre le « refus catégorique de la doyenne de la faculté des lettres et sciences humaines d'autoriser la tenue d'un cycle de conférences-débats à l'occasion de la commémoration du 17e anniversaire de la mort de Mouloud Mammeri ». Selon les initiateurs de cette manifestation, le comité estudiantin du département de langue et littérature amazighes, « le motif de cette interdiction est lié à l'invitation du docteur Mouloud Lounaouci, sous prétexte qu'il est un extra universitaire et qu'il doit être parrainé par un enseignant de la faculté ». Ce qui a été jugé inadmissible par l'ensemble des étudiants qui ont rappelé, lors de leurs interventions, que M. Lounaouci est un universitaire et figure parmi les 24 détenus des évènements d'avril 1980. Ils ont rappelé au passage que ce sont dans les mêmes circonstances qu'ont eus lieu ces tragiques évènements (ceux de 1980, ndlr), suite à l'interdiction de la tenue d'une conférence de Mouloud Mammeri autour de la poésie kabyle ancienne, au mois de mars de la même année. Contactée à ce sujet, la doyenne de la faculté des lettres, Mme Tigziri, a déclaré que « l'organisation de manifestations scientifiques et pédagogiques se fait conformément à la réglementation en vigueur et à l'éthique universitaire, dans le cadre d'un programme annuel établi en collaboration avec les responsables concernés de l'université. Cette décision a été prise lors du conseil scientifique de l'UMMTO qui s'est tenu le 24 mai 2005 ». Notre interlocutrice, qui déclare qu'un colloque international autour de la vie et l'œuvre de Mouloud Mammeri est prévu en avril, estime que ce type d'évènement ne devrait pas être exploité à des fins partisanes.