Il y a quelques années seulement, Béjaïa avait un tout autre teint. Infortunés sont ceux qui n'ont pas eu l'aubaine de côtoyer cet univers où vibraient les bruits pesants de la nature. Nous étions enchantés par ce lustre dont nous nous vantions d'ailleurs des années durant. Mais tout cela fait désormais partie du passé. Mon cœur est si affligé de voir cette gloire qu'est notre ville s'évanouir dans le néant. Aujourd'hui, l'homme a bien des priorités et l'assouvissement des désirs passe devant. A titre d'exemple, les gens ne jettent leurs ordures ménagères qu'après le départ des camions de ramassage. Nos poubelles débordent ainsi, dés le matin. Attirés par l'odeur infecte qui s'en dégage, tous types d'insectes y pullulent. Plus que le non respect par le citoyen des horaires du dépôt des ordures, même l'endroit approprié semble échapper à celui-ci. En effet, nous voyons quotidiennement des scènes d'incivilité condamnables : des gens qui jettent leurs déchets par le balcon, d'autres par les carreaux de leurs voitures lancent qui une peau d'orange qui des graines d'olives. Ainsi, tout espace est propice au dépôt de détritus. Ici et là, nos quartiers sont ensevelis sous une couche abjecte d'ordures. Les regards et les bouches d'égout se trouvant dans notre ville débordent. Les eaux usées s'écoulent le long des chaussées, laissant se répandre une odeur nauséabonde qui empuantit l'atmosphère. De fait, les insectes et même les rongeurs, comme les souris et rats, sont partout. Rien n'est plus charmant à mon sens que de contempler le soleil couchant en train de moirer la mer et d'admirer l'éclat de ce bleu transcendant variant par intermittence. Cependant, les plages ont aussi été rudement affectées par les actes irresponsables de l'homme. La couleur des plages est conjuguée avec celles des déchets que nous y jetons. Des sacs en plastique, des emballages ou des cigarettes jonchent le sable doré et l'enlaidissent. Les vacanciers ne se donnent même plus la peine de ramasser leurs propres déchets. Tichy, El Maghra…. étaient bel et bien les endroits favoris pour se détendre et se délasser ; toutefois de par cette pollution qui prend une ampleur démesurée, nos plages sont de moins en moins fréquentées. Rien n'a été épargné : voyez ce qui est advenu de l'Oued Soummam. Ce n'est plus une source d'eau mais plutôt une source de répugnance et d'infamie sans pareille. Face à de telles transgressions, il n'y a pas lieu d'être passif : nous devons agir au plus vite. Des actions concrètes doivent être entreprises afin que la ville puisse retrouver son éclat et qu'on puisse respirer de nouveau l'air pur et éthéré d'autrefois.D'abord, nous devons au plus vite éradiquer certaines de nos habitudes dont le jet de déchets n'importe où. Comportons nous dehors comme si nous étions à l'intérieur de nos maisons. Nous prenons soin de nos demeures et nous ignorons que la nature est prioritaire. Arrêtons de jeter nos ordures par les terrasses. Que nous coûterait-il de se donner la petite peine de les jeter à l'endroit adéquat, pour un environnement plus agréable, plus sain, plus sûr ? Laissons ces fleurs si belles, sublimes s'épanouir car ce sont, tout comme nous, des êtres vivants. Pensons à organiser des campagnes de sensibilisation dans les écoles, à travers les quartiers, et apprenons aux autres ce qu'encoure la ville si elle perdure dans cet état. Lançons-nous des défis pour les quartiers les plus propres de la ville. Plantons des arbres pour élargir les espaces verts et freiner les glissements de terrain et les érosions. Organisons nous en groupes et nettoyons ces plages qui font fuir les touristes afin de leur redonner leur éclat d'antan. Il est fort propice de prévoir des sanctions envers tous ceux qui ne respectent pas les horaires fixés pour le dépôt des ordures. De plus, leur ramassage par les travailleurs communaux doit se faire régulièrement. On doit alors mettre en œuvre plus d'ouvriers et de moyens. De la sorte, le taux de chômage sera plus ou moins réduit. Il est également essentiel de procéder à la restauration des bouches d'égout. Il serait tout aussi nécessaire de mettre en place des panneaux montrant les déchets pouvant être recyclés et insister auprès des autorités pour le tri des déchets en mettant en place des poubelles de détritus recyclables et d'autres pour les déchets non recyclables.Si nous adoptons de telles mesures, soyons sûrs que notre Bougie retrouvera rapidement sa flamme et scintillera de nouveau, comme naguère. MEHIDI Sara, élève de 2e AS maths, lycée Annani, Béjaïa