Mohamed Smaïn, militant des droits de l'homme, ancien vice-président de la LADDH, figure nationale dans la lutte pour la vérité sur le sort des disparitions forcées, est en prison à Relizane. La justice de son pays a jugé qu'il devait purger, en juin 2012, deux mois de prison prononcés contre lui en 2002 pour avoir dénoncé dans des journaux «des crimes imaginaires» de la milice d'autodéfense de sa wilaya. 210 citoyens enlevés manquent à l'appel à Relizane à la fin des années 1990. Les charniers où gisent des disparus ont été localisés et des restes humains exhumés et identifiés. La justice a choisi d'instruire une autre plainte pour un autre délit. Celui de «diffamation» pour des articles de presse où Mohamed Smaïn évoquait les disparus de Relizane. Les procès en diffamation ont établi, devant la presse algérienne et internationale, la réalité des faits et des responsabilités des acteurs cités. La cour de Relizane a persisté à recourir à la peine de prison contre Mohamed Smaïn. Près de dix années plus tard, la cour suprême a rejeté le pourvoi en cassation de la défense. Dix années au cours desquels la santé de Mohamed Smaïn, 70 ans, moudjahid de la Wilaya 5, s'est dégradée. Le militant humanitaire a subi un triple pontage coronarien et soigne aujourd'hui un cancer de la prostate. Ses avocats ont introduit, aussitôt connu la décision de la cour suprême, une demande d'expertise médicale afin de surseoir à l'exécution de la peine de prison. Cette procédure, prévue par la loi, devait suivre son cours lorsque le procureur général de Relizane a procédé à l'arrestation de Mohamed Smaïn, mardi 19 juin. L'incarcération d'une figure internationalement reconnue pour son combat pour le respect de la personne humaine est une honte pour l'Algérie. Elle l'est d'autant plus qu'elle veut, sur un militant affaibli par la maladie, symboliquement punir la dénonciation de crimes imprescriptibles dans le droit de la communauté humaine. Au moment où les peuples de la région avancent vers plus de liberté, de transparence et de respect du droit humanitaire, la choquante détention de Mohamed Smaïn veut prendre l'Algérie en otage de ses années les pires de violence et d'arbitraire. Nous, signataires de ce texte d'indignation, refusons cette escalade irresponsable. Nous demandons la libération sans délai de Mohamed Smaïn et la mise en œuvre de l'expertise médicale demandée sur son état de santé. Nous demandons que la lumière soit faite sur les conditions qui ont décidé de cette incarcération inique au préjudice considérable pour le crédit de notre pays déjà bien entamé. Les premiers signataires Ali Yahia Abdenour (président d'honneur LADDH), Nourredine Benissad (président LADDH),Mostefa Bouchachi (député), Zerrouki Abdelkader (sénateur), Boudjemâa Guechir (président LADH), Madjid Bencheikh (ancien président d'Amnesty International), Daho Djerbal (universitaire), Selma Hellal (éditrice), Arezki Aït Larbi (journaliste, éditeur), Mohamed Harbi (historien), Sadek Hadjres (militant), Mohamed Hachemaoui (politologue), Habib Tengour (écrivain), Ahmed Halli (journaliste), Aïssa Kadri (universitaire), Abdelkrim Boudra (formateur, chef d'entreprise), Fodil Boumala (universitaire), Tahar Khelil (militant des droits de l'homme), Salima Ghezali (directrice de publication), Sid Ahmed Semiane (auteur, photographe), Idir Achour (secrétaire général du CLA), Adlène Meddi (rédacteur en chef El Watan), Amel Blidi (journaliste), Rahim Razigat (responsable associatif), Brahim Tazagart (écrivain et éditeur), Madjid Makedhi (journaliste), Boussad Ouadi (éditeur), Mustapha Mangouchi (éditeur), Abdelmoumène Khelil (LADDH), Nourredine Ahmine (avocat), Tazairt Smaïn (étudiant), Cherif Aïssat (universitaire), Saïd Djaafer (journaliste), Daikha Dridi (journaliste), Yasmine Ferchiche (universitaire), Mohamed Mehdi (journaliste), Mustapha Benfodil (auteur, journaliste), Safia Fahassi (épouse de Fahassi, le journaliste disparu), Ouali Aït Yahia (universitaire), Arezki Lakabi (cadre supérieur), Hakim Addad (militant politique), Redouane Boudjemâa (universitaire), Hassan Ferhati (famille de disparus), Brahim Hadj Slimane (journaliste, auteur), Abed Charef (auteur), Samia Chala (réalisatrice),Fayçal Medjahed (journaliste), Hadj Moussa (militant syndical), Ahmed Dahmani (maître de conférence),DjemâaMazouzi (Universitaire), Ahmed Hanifi (formateur), Ali Ihaddadene (enseignant), FersaouiAbdelouhab (Président Raj), Tin Hinan Hocine (étudiante), Younes Boubaker(Représentant Commercial), ThaninaMezaguer (étudiante), Ghiles El Kadi (étudiant), Anis Chellouche (étudiant), Nabil Louahala (responsable marketing), SihemAbdoun (étudiante), Cherif Hadjem (comédien),Sid Ali Hamrouche (étudiant), Mahfoud Lakroun (comédien), Yassine Temlali (journaliste), Belbahar Omar (étudiant), Malika Haffad (journaliste), Tinhinan El Kadi (étudiante), Kamel Yahiaoui (artiste plasticien), Redouane Khaled (étudiant), Tewfik Hakem (journaliste), Zhor Lazri (étudiante), Mehdi Bekkour (étudiant), Zaïdi Halim (étudiant), Mekki Sofiane (étudiant),Ibtissem Mahdi (étudiante), Mehdi Belkacem (étudiant), Abdenour Ziani (cinéaste), Mehdi Omar Hadj Arab (étudiant), Hichem Aït Hammoudi (responsable de trésorerie), Rachedi Belkacem (fonction libérale), Rachedi Adda (professeur de lycée), Sgheir Mohamed (professeur de lycée, correspondant de presse),Rachedi Abdelkader (professeur), Bendjaada Mohamed (cadre OPGI), Djamel Achour (retraité), Zebar Abdelkader (universitaire), Djeljal Abdelkader (avocat), Benaouda Belalia (cadre DJS), Ahmed Fodil (chirurgien), Derouiche Adda (familles de disparus), Mokhtar Bendoubaba (avocat) Lakhdar Bendoubaba (avocat), Rachid Bendoubaba (pédiatre),Omar Fateh (médecin), Sid Ahmed Boudefir (entrepreneur), Sid Ahmed Messouda (pharmacien), Ahmed Ouafi (importateur), Abdelkader Ouafi (fellah), Ihsane El Kadi (journaliste), Karima Nekka (responsable PR), Bernard Noël (écrivain), Awel Haouati (étudiante), Farid Farah (universitaire), Djamila Aït Yala (praticienne de santé), Hanane Bouzidi (photographe, cinéaste), Bachir Derrais (cinéaste, producteur), Kader Kada (comédien), Djamel Guerid (universitaire), Saïd Khatibi (journaliste), Salim Ghezali (journaliste), Elias Temlali (journaliste), Amara Lakhous (écrivain), Omar Bouraba (gérant entreprise), Khadidja Chouit (journaliste, éditrice), Ahmed Halfaoui (cadre), Abdennour Houchiche (militant associatif), Chawki Amari (journaliste et écrivain), Farouk Djouadi (journaliste), Mohamed Mebtoul (universitaire), Samira Radji (pharmacienne), Elias Temlali (journaliste).