La formule d'hébergement touristique «chez l'habitant» vient d'être encadrée par une circulaire interministérielle signée par Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, et Smaïl Mimoune, ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Cette information nous a été confirmée hier, en marge d'une rencontre-bilan du secteur pour le premier semestre 2012. Ces dernières années ont vu l'apparition et l'expansion d'un phénomène nouveau, à savoir l'exploitation des habitations par leurs propriétaires pour accueillir des touristes durant la saison estivale pour les villes côtières et les vacances pour les régions du Sud et des Hauts-Plateaux. Ce phénomène a connu une courbe ascendante au fil du temps en raison, d'une part, de l'insuffisance enregistrée dans les structures d'hébergement touristique et le besoin de revenus supplémentaires pour les propriétaires, d'autre part. Néanmoins, cette activité reste loin du «contrôle» des services chargés du tourisme et même des collectivités locales qui ne disposent d'aucune statistique sur l'offre de l'hébergement extra-hôtelière ou le flux touristique saisonnier. Ainsi, il est devenu impératif de concevoir une législation pour encadrer cette activité qui permettrait une meilleure connaissance de la composante et les conditions de son exercice et d'assurer la sécurité et les droits des touristes et des propriétaires locataires. En outre, en réunissant les directeurs de wilaya du secteur, le ministre n'a pas usé de la langue de bois dans ses orientations. Il a même dit des vérités qui ne peuvent plus être masquées par des discours de circonstance. Durant ce premier semestre, l'Algérie a accueilli 1,498 million de touristes, soit un taux de croissance estimé à 25% par rapport à la même période de l'année dernière. Si cette progression paraît satisfaisante, le ministre ne veut clairement pas cacher les insuffisances et même des entraves. Il martèle face aux directeurs : «Le terrain, c'est votre bureau. On n'a pas créé des fédérations pour le plaisir de les créer. J'ai constaté qu'aucune wilaya n'a fait un rapprochement avec les organismes.» Si le ministre tient ce langage, ce n'est certainement pas pour sauver les apparences. Priorité au concret et non à des phrases, des envolées lyriques ou des paragraphes truffés de citations. «Le partenariat public-privé est un axe important pour notre politique de développement», a-t-il dit. Et de poursuivre : «Certaines wilayas continuent à déclarer des chiffres qui n'ont aucun lien avec la réalité. Nous voulons développer le secteur et non lancer des chiffres. On confond souvent le touriste et le nombre de fréquentations au niveau des plages. Que dois-je comprendre quand je lis par exemple que la wilaya de Skikda a drainé 10 millions de touristes ?»