Photo : M. Hacène Synthèse de Reda Cadi La relance et le développement du secteur touristique, dont l'importance économique n'est plus à démontrer, exigent non seulement l'engagement de tous les acteurs du domaine, mais également l'implication d'autres secteurs. L'intersectorialité a un rôle capital à jouer dans la promotion du tourisme en Algérie. Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Smaïl Mimoun, l'a d'ailleurs clairement signifié, mercredi dernier à Alger, en appelant les différents intervenants dans la préparation de la saison estivale à se «serrer les coudes» pour assurer un meilleur service à la saison estivale 2011. «Une préparation réussie de la saison estivale 2011 ne peut se faire sans une coordination intersectorielle entre tous les intervenants : les collectivités locales, les secteurs de la santé, du commerce, du transport et des travaux publics, ainsi que les services de sécurité», a expliqué le ministre cité par l'APS. Pour sa part, Ali Setti, inspecteur au ministère du Tourisme et de l'Artisanat, a considéré que «les accords bilatéraux et multilatéraux, signés par le tourisme et les autres secteurs dans le cadre de la coopération intersectorielle, sont restés lettre morte». «Il devient donc urgent de réanimer ces commissions et ces comités intersectoriels», a-t-il souligné.Parmi ses recommandations pour la préparation de la saison estivale 2011, le ministre a demandé l'inclusion de certaines conditions dans les cahiers des charges proposés aux concessionnaires pour les amener à assurer une «meilleure qualité» de services.Le ministre a, en outre, recommandé d'accélérer la cadence dans les plans de la réhabilitation des plages. Renchérissant, M. Setti dira que les plages saturées augmentent un peu plus d'année en année. Aussi demandera-t-il aux directeurs du tourisme et de l'artisanat des quatorze wilayas du littoral d'inscrire des opérations pouvant apporter des solutions au désenclavement et à la dépollution des plages. M. Mimoun a, par ailleurs, recommandé un contrôle rigoureux des établissements d'hébergement et de restauration avoisinant les plages, insistant sur la nécessité d'éradiquer les gargotes non autorisées. A propos de la sécurité sur les plages, M. Setti a révélé l'absence de tout service de sécurité au niveau de 77 plages pourtant autorisées à la baignade. Il a donc appelé à la généralisation des postes de la Gendarmerie nationale et de la Protection civile à toutes les plages ouvertes à la baignade et, dans un second temps, l'implantation de postes de la Gendarmerie nationale au niveau des plages interdites qui enregistrent 60% des noyades. Indiquant qu'un grand nombre de noyades se produisent la nuit, M. Setti a, par ailleurs, appelé les services de la Protection civile à prolonger leur présence au niveau des plages urbaines au-delà de 19h. Evidemment, l'ouverture de nouvelles brigades et de postes de surveillance nécessitera un renforcement des effectifs et des équipements. S'agissant du renforcement des structures d'accueil, le ministre préconisera l'encouragement de l'investissement dans le domaine de l'hôtellerie qui souffre, a-t-il dit, d'une «grande insuffisance». Comme solution palliative, M. Mimoun suggérera l'adoption d'autres formules d'hébergement, comme le logement chez l'habitant. Quant à la promotion du marché touristique algérien, le ministre, plaidant toujours pour la coordination des efforts et des actions, demandera l'implication des associations et des offices activant dans le domaine.Si le ministre réussit à faire jouer cette intersectorialité et que les différents secteurs arrivent à coordonner leurs actions, les effets ne peuvent que se ressentir positivement sur le terrain et le secteur touristique ne peut que s'en porter mieux. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres.