La production agricole algérienne a réalisé, en volume, une moyenne de 14% de croissance durant les trois dernières années, selon des chiffres communiqués, hier, par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Par année, cette progression a été de 31,5% en 2009, 8,5% en 2010 et 10,5% en 2011. Le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, qui a réuni les cadres de son département pour l'évaluation trimestrielle de la Politique de renouveau agricole et rural, a indiqué que cette évolution est le «résultat des mesures incitatives prises au profit des agriculteurs, mais aussi de l'augmentation des surfaces irriguées et d'une pluviométrie assez bonne enregistrée ces dernières années». Tout en tempérant sa satisfaction, le ministre dira que le secteur n'est cependant qu'«au début d'un long chemin», en ce sens que «les marges de progrès sont encore très grandes» et que «la croissance doit être durable». S'agissant de la disponibilité alimentaire, M. Benaïssa a mis en exergue tout le progrès réalisés dans ce domaine depuis l'indépendance du pays.Selon lui, la ration calorique journalière de l'Algérien est aujourd'hui de 3500 kcal/h/j, supérieure à la norme de l'OMS qui recommande 2100 kcal/h/j. Mieux encore, le ministre parle aujourd'hui d'une abondance de certains produits qui risque même de porter préjudice aux agriculteurs. Il a cité certains produits où la hausse de la production pourrait les pousser à abandonner leur activité en cas de pertes avérées, comme c'est le cas pour la pomme de terre, l'ail, l'oignon, la viande blanche ou encore les abricots. «On est en train de tout faire pour protéger leurs revenus», a dit le ministre. Il fera savoir, cependant, que la disponibilité des produits agricoles n'est assurée par la production nationale qu'à hauteur de 70%, le reste étant importé. Le ministre a affirmé à ce propos qu'«au vu des potentialités, le secteur est en mesure de réduire considérablement le taux de dépendance à l'importation, pour peu qu'il y ait une accélération de la cadence, une harmonisation des actions et une modernisation des systèmes de production». Le ministère de l'Agriculture note enfin que l'ensemble des instruments mis en place à la faveur de la Politique de renouveau agricole et rural, de manière conjuguée, a permis, depuis trois ans, d'assurer «une disponibilité alimentaire continue et stable aux niveaux national et local», de renforcer et d'améliorer «les capacités productives nationales, y compris à travers une meilleure intégration des filières» et de disposer, à l'heure actuelle, d'«un arsenal complet d'instruments incitatifs en matière de sécurisation foncière, d'accès aux services financiers, de meilleure intégration au marché et de meilleure gestion des risques agricoles».