Nous sommes capables de mener à bout notre stratégie du renouveau agricole et rural. Nous avons les moyens pour la réussir», soutient le ministre de l'Agriculture Rachid Benaïssa. La journée parlementaire intitulée «vers une stratégie nationale pour la sécurité alimentaire», organisée par la commission de l'agriculture, de la pêche et de l'environnement de l'Assemblée populaire nationale (APN) a enregistré une forte participation de spécialistes ainsi que des ambassadeurs de Syrie et du Soudan qui ont fait part des expériences de leurs pays. C'est autour de la question du comment «trouver une stratégie globale qui nous garantira une alimentation complète et continue ?» qu'ont tourné les interventions des participants. Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture, est remonté dans son intervention jusqu'à la situation de 2007, caractérisée par une insécurité alimentaire à l'échelle mondiale et où les prix des produits alimentaires ont connu des augmentations vertigineuses. Ce choc a permis le «réveil», d'où la mise en place, en février 2009, de la politique du renouveau agricole et rural lancée par le président de la République. «L'agriculture devient alors un moteur de croissance et du développement», soutient le ministre. Et d'ajouter que cette politique ne vise pas uniquement le bien-être alimentaire du citoyen mais également la sécurité alimentaire du pays. Notre pays, selon Benaïssa, dispose d'une stratégie qui n'est rien d'autre que la politique du renouveau agricole et rural. Il souligne qu'en dépit des difficultés rencontrées sur terrain, les résultats son perceptibles: «Mobilisation des ressources sans précédent, intensification des cultures stratégiques (lait, céréales, viandes, pommes de terre), promotion d'un environnement incitatif et sécurisant, etc.». La facture alimentaire, soutient le ministre, a baissé à 5,4 milliards de dollars en 2009 alors qu'en 2008, elle était de 8 milliards de dollars. 3,2 milliards ont été réservés à l'achat de lait et de céréales en 2009. «La disponibilité du produit n'est pas une fin en soi. Si elle permet, actuellement, au citoyen d'être aux normes internationales de la consommation de calories par jour, c'est parce que de très grands efforts ont été consentis afin d'augmenter sa consommation en calories qui était très en dessous de la moyenne admise», déclare Benaïssa. Et d'expliquer que l'objectif à atteindre est d'en arriver à une croissance de 8% et produire nos besoins localement. Le ministre de l'Agriculture fera savoir que la stratégie du renouveau agricole est en phase de consolidation et qu'elle a besoin de soutien. Le ministre de la Pêche, Smaïl Mimoun, présentera son secteur en évoquant également les retards qu'il a connus du fait de sa longue marginalisation. Il explique que son secteur avait d'abord besoin de restructuration et de mise en ordre. Il fera état, néanmoins, des réalisations (diagnostic des zones de pêche et établissement de cartes par un navire scientifique, dispositif d'aide aux pêcheurs pour le développement de la flottille, dispositif pour la production de poisson dans les eaux douces ). Malgré cela, la consommation de poisson par habitant reste très faible par rapport à la norme. Invité à cette rencontre, le SG de l'Union Nationale des Paysans Algériens (UNPA) plaidera la cause des exploitants agricoles des EAC et EAI. Mohamed Allioui s'oppose au projet de loi régissant les exploitations agricoles (le remplacement de la jouissance par la concession, seul mode d'exploitation). Le SG de l'UNPA soutiendra que la durée de la concession d'une terre agricole doit être le plus longtemps possible pour au moins trois générations. La loi foncière de 1987 sur l'exploitation agricole accorde une durée de 99 ans de droit de jouissance à l'exploitant. Il considère que cette loi est plus adaptée à notre réalité.