L'opération privatisation de deux complexes touristiques de l'EGT Tipaza, en l'occurrence l'ex-CET et la Corne d'or, vient d'être mise en œuvre, du moment que déjà cinq cahiers des charges viennent d'être retirés par des investisseurs nationaux depuis l'appel d'offres public annoncé dans les quotidiens nationaux le 1er mars dernier. Le dernier délai pour le retrait des cahiers des charges est fixé au 8 avril 2006. Les investisseurs étrangers, pour l'instant, ne se sont pas manifestés. Cependant, l'annonce de la privatisation de ces deux unités de l'EGTT a suscité le mécontentement des syndicalistes de cette entreprise. Ils ont brandi des slogans sur les sites et ont fait appel aux journalistes pour étaler leur désaccord. « Nous avons assisté à un séminaire bidon organisé par un étranger et présidé par le secrétaire général de Gestour à l'hôtel Riad », déclare le vice-président du CPE de l'EGTT. « Nos responsables avaient mis en œuvre le scénario. Ils ne nous ont absolument rien proposé de concret. Alors pourquoi intervenir dans ces conditions ? C'était du vent ! », ajoute-t-il. Un autre représentant des travailleurs déclare à son tour : « Nous acceptons le partenariat et refusons la privatisation. Les travailleurs se déclarent prêts pour acheter l'EGTT, et je tiens à préciser que nous sommes capables de gérer cette entreprise mieux que les gestionnaires qui se sont succédé. Nous sommes capables aussi de quadrupler les performances des complexes, n'étaient les entraves dressées par la direction générale. Nous avons nos idées. » Le groupe de syndicalistes affiche son impuissance pour le moment, mais n'a pas encore une idée sur les actions à mener dans un proche avenir. Il est resté perplexe devant l'indifférence de l'UGTA et la fédération du tourisme. « Ils ne sont même pas venus nous soutenir », enchaîne un syndicaliste. La politique de l'UGTA sous l'ère de Sidi Saïd n'a pas été épargnée par les critiques des représentants des travailleurs de l'EGTT. « Comment expliquez-vous cette situation : au moment où les appels d'offres sont publiés dans les journaux, les responsables de Gestour et notre directeur général se trouvent au salon international du tourisme de Berlin ? », nous interpellent les syndicalistes. Interrogé par nos soins, un responsable de la direction générale affirme : « Il n'est pas interdit aux travailleurs de retirer les cahiers des charges. Néanmoins, il y a des règles à respecter. » Notre interlocuteur explique que les critères de l'offre technique et de l'offre financière sont clairs. « Les acquéreurs des deux unités seront ceux qui totalisent le plus de points. Mais je me demande si ces personnes ont réellement lu et compris toutes les clauses du cahier des charges. L'EGTT est un bien de l'Etat. Par conséquent, si le propriétaire de ces biens a décidé de les privatiser, qui a le droit de l'empêcher ? », conclut-il. En dépit de l'ampleur de ce dialogue de sourds, les futurs propriétaires du CET et de la Corne d'or sont en train d'étudier les dossiers, car les sites sont paradisiaques et générateurs de richesses, quand ils sont bien pris en charge.