La saison estivale 2007 approche à grands pas. Les trois unités de l'EGTT (Entreprise de gestion touristique de Tipaza) se trouvent dans l'expectative. Les gestionnaires n'ont pas daigné répondre à nos questions sur les éventuels travaux à entreprendre en vue d'améliorer les conditions d'accueil et de séjour des estivants de 2007. « Adressez-vous à notre tutelle (ndlr, SGP) pour avoir de plus amples informations », rétorquent-ils en guise de réponse. Après avoir exécuté les ordres de leur SGP, en dépensant inutilement des sommes d'argent colossales, d'abord pour la création des filiales, qui ne verront d'ailleurs pas le jour, les travailleurs des complexes touristiques, lassés par les discours officiels, attendent maintenant la décision définitive sur la privatisation du complexe La Corne d'Or et du Complexe Equestre de Tipaza qui devait intervenir vers la fin de l'année 2006. Le CET s'étale sur une superficie de 180 250 m2, tandis que La Corne d'Or sur une surface de 33 960 m2. Les appels d'offres avaient été lancés et les repreneurs, tous des nationaux, faut-il le préciser, ont retiré les cahiers des charges pour l'acquisition de ces unités. Aucun responsable de l'EGTT ne voulait s'exprimer sur le déroulement de cette opération. Selon nos sources, seul le complexe de La Corne d'Or a reçu une offre intéressante de la part d'un groupe de repreneurs de la région de la Mitidja qui proposait une somme « cash » de 126 milliards de centimes. Quant au richissime Djillali Mehri, son offre financière, bien que dépassant la barre de 100 milliards de centimes, accompagnée d'un plan d'aménagement du site, n'a pas été retenue. Mais la nouvelle offre est venue d'ailleurs, à la suite de la virée à Tipaza d'un visiteur exceptionnel sur les sites, durant le mois de septembre 2006. En effet, le milliardaire britannique d'origine irakienne Nadhmi Shakir Auchi, s'était déplacé spécialement à Tipaza pour voir les deux complexes touristiques. Installé à Londres depuis 1981, il fait aujourd'hui partie des 7 premières fortunes du Royaume-Uni. Il est aujourd'hui le patron de General Mediterranean Holding (GMH) créé en 1979 au Luxembourg et qui opère également dans d'autres secteurs, notamment les banques, l'immobilier, les commerces, l'industrie pharmaceutique, le transport aérien, et les télécommunications. GMH est présent dans 30 pays. Ses actifs sont évalués à 2 milliards de dollars US. Le 20 septembre 2006, il adresse une lettre au président du comité de participation de l'Etat (CPE), présidé par le chef du gouvernement, dans laquelle il précise qu'il postule à l'acquisition des deux complexes touristiques et dévoile ses perspectives dans l'investissement en Algérie, à l'instar de ce qui avait été réalisé par son groupe GMH ailleurs dans d'autres pays, à travers le monde, pour ne citer que la Tunisie, le Maroc, la France, l'Espagne, la Jordanie, l'Egypte, le Liban, le Luxembourg et le Royaume-Uni. Le milliardaire britannique confirme par la suite son intention pour l'acquisition des deux complexes touristiques de Tipaza, La Corne d'Or et le CET, en proposant un investissement qui varie entre 40 millions et 60 millions de dollars US, pour les hisser au niveau mondial avec le label du Groupe Royal Hôtel de 5 étoiles. Le 16 octobre 2006, le milliardaire et patron du GMH envoie de nouveau au président du CPE, un courrier dans lequel il précise qu'à la suite de sa visite effectuée à Tipaza, les conclusions de la 1re étude effectuée par ses experts spécialistes font ressortir des conclusions. GMH est en mesure de construire un hôtel de style « Royal », un centre de conférences totalement équipé pour accueillir les réunions et les congrès internationaux, un Aqua park, un centre de remise en forme physique, un centre de thalassothérapie, une marina et enfin un centre des loisirs et des activités de plein air au niveau des deux sites de la Corne d'Or et du CET. Une véritable opportunité qui s'offre pour la remise à niveau de ce site paradisiaque inauguré par le défunt Président Houari Boumediène, qui fut très prisé dans le passé par les touristes européens. Hélas, un silence intriguant entoure l'opération de privatisation de ces deux complexes touristiques. La privatisation de ces deux unités est-elle renvoyée aux calendes grecques, en dépit des discours officiels qui emballent uniquement, sans connaître de suite ?