Dans un entretien accordé au quotidien britannique Al Hayat, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nouaïmi, a écarté, hier, une éventuelle décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de baisser la production actuelle, à l'occasion de sa réunion demain à Vienne. Le ministre a souligné à ce propos qu'il était « improbable que l'OPEP prenne une décision qui mènerait à une hausse des prix », une baisse de la production étant un facteur principal entraînant la hausse des prix du pétrole. « La tendance du marché est actuellement à la hausse », a-t-il soutenu, expliquant cette courbe ascendante par « les craintes quant à une éventuelle rupture des approvisionnements », tout en se disant « personnellement convaincu que toute démarche visant à réduire la production serait inopportune ». Concernant le risque d'attentats terroristes contre les infrastructures pétrolières en Arabie Saoudite et son impact sur le marché pétrolier, M. Al Nouaïmi s'est voulu rassurant quant aux « mesures préventives draconiennes existant tant au niveau industriel qu'au plan sécuritaire », illustrant ses propos par « l'échec de l'attentat (qui a ciblé, vendredi dernier, le complexe pétrolier d'Abqaïq), dissipant les craintes dans le monde ». Analysant l'évolution actuelle du marché pétrolier, le ministre saoudien a estimé que « les niveaux actuels des prix sont dus à l'instabilité politique dans certains pays producteurs du pétrole à l'image de l'Irak, le Nigeria, l'Iran, le Venezuela, voire même l'attentat (suicide déjoué) en Arabie Saoudite », estimant que « les fondamentaux du marché pétrolier sont stables en matière d'approvisionnements, les craintes à ce sujet sont, donc, injustifiables ». Par ailleurs, le ministre saoudien a écarté l'éventualité de la tenue d'une session extraordinaire de l'OPEP avant celle prévue le 11 juin à Caracas, car, a-t-il dit, « il est peu probable qu'un changement majeur puisse se produire dans les deux prochains mois qui nous séparent de ce rendez-vous ».