Les propos du ministre saoudien du Pétrole n'ont pas provoqué de chute spectaculaire du prix du baril. Le prix du baril de pétrole a légèrement rebondi, hier matin, sur le marché asiatique où le baril de Light sweet crude pour livraison en mars affichait 57,87 dollars contre 57,81 lundi soir à New York. Un gain de six cents alors que le Brent de la mer du Nord cotait à 56,80 dollars américains, gagnant ainsi 20 cents, réagissant ainsi au recul lié aux propos du ministre saoudien du Pétrole. Le baril de pétrole n'aime pas qu'on le titille. Il semble «allergique» aux déclarations des membres les plus influents de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, surtout lorsqu'elles sont destinées à rassurer les pays consommateurs. La leçon sera-t-elle retenue? Au début du mois de février, le ministre qatari de l'Energie, Ben Hamad Al Attyah, s'est prononcé contre une nouvelle réduction de la production du pétrole par les pays membres de l'Opep, préparant ainsi le terrain à son homologue saoudien qui ne s'est pas privé de lui emboîter le pas. Ali Al Nouaïmi, le ministre saoudien du Pétrole, en faisant écho aux propos du ministre qatari de l'Energie, aura contribué à agir de manière significative sur la chute des prix du pétrole. Le prix du baril de Brent a affiché une perte de 2,21 dollars, lundi à Londres, cotant à 56,80 dollars. Alors qu'à New York, il enregistrait une baisse de 1,86 dollar, affichant 58,03 dollars. Dans une interview accordée au Wall Street Journal, le ministre saoudien du Pétrole, dont l'influence et le poids au sein de l'Opep sont avérés, a considéré que l'équilibre actuel entre l'offre et la demande étant bien plus favorable que celui de cet automne, écarte toute probabilité de la réduction de la production pétrolière. La réunion du 15 mars à Vienne des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ne portera donc pas sur l'éventualité d'une troisième baisse de la production de pétrole. Les deux précédentes ayant apparemment produit leurs effets. Celle du mois de novembre de 1,2 million barils/jour et la seconde entrée en vigueur depuis le 1er février 2007, de 500.000 barils/jour. La production théorique actuelle de l'Opep a atteint 25,8 millions de barils/jour, ce qui représente 40% de la production mondiale. Les points de vue différent cependant sur la portée des propos du ministre saoudien du Pétrole et de leurs conséquences sur l'effritement des prix du baril de pétrole. Selon Michael Davies, analyste à la maison de courtage Sucden: «Les cours baissent en réaction aux propos du ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Nouaïmi», qui a avancé que l'Opep ne procèdera pas à une réduction de sa production en mars. Par ailleurs, Phil Flynn, analyste chez Alarom Trading, propose une tout autre analyse qui est toutefois, plus rassurante que la précédente. «Même en l'absence de tels commentaires, il est habituel de voir les cours reculer le lundi matin, quand les courtiers reviennent de week-end». Les bénéfices sont pris en début de semaine par les spéculateurs, lorsque aucun événement haussier n'a été constaté durant le week-end et un marché apaisé incite les courtiers à la vente. C'est cependant le second trimestre qui devrait être redouté par l'Opep...Sauf si les caprices de la météo en décident autrement.