L'annonce pour l'élaboration d'un plan national de lutte contre le diabète a été faite à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le diabète, le 14 novembre 2010, par Djamel Ould Abbas, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Cela fait près de deux années, ce plan n'a encore aucune existence. Pourtant, plusieurs réunions ont regroupé des spécialistes et les administratifs pour mettre au point les grandes lignes de ce plan qui n'a rien de plus que tous les plans au niveau international. Il suffit juste d'adapter un modèle aux spécificités algériennes, d'autant que des ébauches ont été déjà mises au point en 2003 par le comité national de lutte contre les maladies transmissibles, lequel ne voit d'issue contre cette maladie considérée aujourd'hui comme épidémie que dans l'approche de la prévention et de la lutte intégrée contre les maladies non transmissibles et leurs facteurs à risque. Laquelle ne semble pas être du goût du ministre de la Santé qui aurait préféré d'abord l'option des registres du diabète, du diabète gestationnel, le diabète de l'enfant, etc. Ce qui confirmera l'état des lieux, d'où l'importance de l'incidence de cette maladie et ses complications. La lutte contre les facteurs de risque qui sont connus et établis, l'enquête Tahina réalisée en 2003 par l'INSP reflète l'ampleur de cette maladie et des maladies non transmissibles. L'heure est donc à la lutte contre toutes ces maladies en s'attaquant aux facteurs de risque pour tenter de réduire la morbidité, la mortalité et les coûts élevés des thérapeutiques. «Tout y est pour agir», estiment les spécialistes qui rappellent que des propositions de projet ont été initiées dans le cadre de cette démarche intégrée. «L'action sur les facteurs de risque aura un bénéfice multiple, puisqu'elle agira dans le sens d'une prévention contre toutes ou, en tout cas, une partie des maladies non transmissibles (diabète, cancer, maladies cardio-cérébro-réno-vasculaires)», signale-t-on, en précisant qu'il s'agit d'une approche basée sur les préventions primaires et secondaires inscrites dans un programme intégrateur multidisciplinaire aux plans médical et multisectoriel dont les objectifs se résument à la promotion de l'activité physique, réduction de la consommation de sel, d'alcool, et notamment une meilleure hygiène alimentaire. Comme il est important de développer un système de surveillance des facteurs de risque, développer les stratégies de réduction des facteurs de risque, poursuite du dépistage ciblé (HTA, diabète, obésité, cancer du sein…). La formation des médecins généralistes et des personnels paramédicaux contribuera à assurer les activités qui doivent être réparties dans le temps avant de budgétiser l'ensemble des opérations à mener, établir des guides de bonnes pratiques pour chacune des affections concernées sous l'autorité et la direction des comités médicaux nationaux respectifs, enquêter sur la qualité de la prise en charge et la prévalence réelle des facteurs de risque, des maladies non transmissibles et leurs complications. A noter que le diabète constitue un grave problème de santé publique en Algérie. Plus de 1,4 million d'adultes en sont atteints, soit 6,95% de la population adulte, et environ 1,2 million de personnes supplémentaires (5,3% de la population) souffrent d'intolérance au glucose IGT2. Le diabète méconnu représente 62% de la prévalence du diabète au total. La Fédération internationale du diabète (IDF) estime que plus de 2,3 millions d'adultes algériens seront atteints de diabète en 2030. Malgré l'accessibilité aux traitements, les diabétiques continuent de souffrir de nombreuses complications à long terme. En effet, 45% des personnes atteintes de diabète ont une neuropathie, 34,5% souffrent de rétinopathie et 3,2% sont amputés des membres inférieurs.