Avis n Une prise en charge multidisciplinaire (sage-femme, diabétologue, gynécologue, ophtalmologue, psychologue) est plus qu'indispensable. Le constat peu satisfaisant de la prise charge du diabète chez les femmes tient du fait que «le programme national de diabétologie n'a pas démarré dans un cadre structuré». Cependant, «une amélioration de la prise en charge des patients est de plus en plus palpable». C'est ainsi que la chargée du Programme national de lutte contre les maladies non transmissibles au ministère de la Santé a résumé la situation de l'évolution de cette pathologie en Algérie. Priorité est aujourd'hui donnée à la prévention des facteurs de risque, selon Mme Djamila Nadhir. Elle souligne que l'approche «est en cours compte tenu du rôle de la femme dans la société». Elle précise, en se basant sur de récentes statistiques, que les femmes sont plus exposées que les hommes à certaines pathologies comme l'obésité, l'hypertension artérielle, le diabète. Au vu de toutes ces données, elle préconise la création de plus de structures sportives réservées aux femmes. C'est pour cela, précise-t-elle, que le ministère de la Santé compte déployer plus d'efforts pour réduire ces risques de prévalence. A propos du diabète gestationnel, elle soutient qu'une prise en charge multidisciplinaire (sage-femme, diabétologue, gynécologue, ophtalmologue, psychologue) est plus qu'indispensable.En l'absence de statistiques fiables sur les malades atteints de diabète, Mme Nadir a indiqué que le département de Djamel Ould Abbès compte créer prochainement un registre du diabète gestationnel pour faire un état des lieux. Mais aussi pour mettre en place un dispositif de prise en charge ciblé et adéquat.La campagne «Diabète au féminin» met aussi en relief le contexte socioculturel qu'impose cette maladie à un grand nombre de femmes. Ces dernières se disent rejetées par la belle-famille et la société de façon générale. «Un travail de fond doit être fait pour permettre à ces femmes diabétiques de s'épanouir dans la vie de couple», précise le Dr Nadhir. On apprend, dans la foulée de cet entretien, que des femmes ont même été obligées de divorcer tant le poids social de leur pathologie leur était insupportable. Evoquant par ailleurs le manque de prise en charge du diabète gestationnel dont beaucoup de femmes souffrent pendant la grossesse, notre interlocutrice assure qu'«un registre dédié exclusivement au diabète gestationnel est en cours de réalisation». Elle ajoute que celui-ci nécessite «une prise en charge pluridisciplinaire», tout en reconnaissant le manque de statistiques concernant ce volet.