Le député PS, Daniel Goldberg, a demandé au chef de l'Etat, François Hollande, que la France reconnaisse sa responsabilité dans la répression violente de deux manifestations d'Algériens à Sétif, le 8 Mai 1945, et à Paris, le 17 Octobre 1961. -Vous avez demandé au président de la République à ce que la France reconnaisse sa responsabilité dans la répression violente de deux manifestations d'Algériens à Sétif, le 8 Mai 1945, et à Paris, le 17 Octobre 1961. Pourquoi cette demande ? Il y a deux raisons. Tout d'abord, je pense qu'il est temps aujourd'hui de passer à une nouvelle période des relations entre la France et l'Algérie, une nouvelle période qui permette, cinquante ans après l'indépendance de votre pays, de tourner les pages encore blanches du livre de nos liens. Mais pour tourner la page, faut-il encore qu'elle soit écrite. C'est le sens de ma demande de reconnaissance par le chef de l'Etat français de ces faits. En outre, les jeunes citoyens français, pleinement français, dont les grands-parents, voire les arrière-grands-parents sont venus en France en provenance d'Algérie, doivent voir leur parcours reconnu et expliqué. Il est temps aussi que la France s'accepte telle qu'elle est dans sa diversité. Cela rendra mon pays plus uni et plus fort pour affronter l'avenir. -Pensez-vous que l'élection de François Hollande va contribuer à l'amélioration des relations entre les deux pays ? Je suis persuadé que l'élection de François Hollande sera particulièrement utile à l'amitié entre nos deux nations. Il a la volonté d'œuvrer à cela. Dans la précédente mandature, j'étais – et je souhaite le rester ! – membre du Groupe d'amitié parlementaire France-Algérie. A cette occasion, j'avais participé à recevoir en Seine-Saint-Denis une délégation de députés algériens, et je sais que ce type d'initiative, de liens raffermis entre députés français et algériens, peut aussi être utile pour que nos intérêts réciproques trouvent une voie commune. Enfin, la France a intérêt à être, en Europe, le pays qui sera à la pointe de nos bonnes relations avec les pays du sud de la rive de la Méditerranée. Avec cette mer(e) commune, nous sommes deux nations sœurs ! -Que faut-il faire, à votre avis, pour arriver à une mémoire apaisée ? Je suis opposé par principe aux actions de repentance, ainsi qu'aux lois mémorielles votées par les Parlements. Ce n'est pas aux élus d'écrire l'histoire. Par contre, une mémoire apaisée passe par le fait de laisser les historiens faire, le mieux possible, connaître la réalité des faits passés, y compris s'ils en portent deux visions différentes. La confrontation de deux vérités peut aussi permettre d'avancer ensemble. C'est ce à quoi aussi je veux contribuer.