C'est la voie ouverte à une nouvelle page dans ces relations Les socialistes sont d'accord pour un développement commun aussi bien culturel qu'économique et social. Le Président Abdelaziz Bouteflika a eu un entretien téléphonique avec son homologue français, François Hollande, au sujet des relations bilatérales. Les deux présidents ont ainsi affirmé mercredi dernier leur attachement profond aux relations d'amitié entre les deux pays. François Hollande a fait part de sa volonté de développer encore les nombreux liens existant entre la France et l'Algérie et de renforcer le partenariat entre les deux pays dans tous les domaines. Ce partenariat devra renforcer encore la proximité qui unit déjà les peuples français et algérien et contribuer à construire une communauté de destin entre les Etats de l'espace euro-méditerranéen, a précisé un communiqué rendant compte de l'entretien. Les deux présidents sont convenus de se rencontrer dans les meilleurs délais, selon la présidence française. C'est la voie ouverte à une nouvelle page dans ces relations pour tenter de revenir à l'embellie qui a caractérisé le mandat de Jacques Chirac. C'est aussi un moyen d'effacer l'héritage de Nicolas Sarkozy pendant le règne duquel même des ministres, à l'instar de Bernard Kouchner, étaient déclarés persona non grata à Alger. C'est dans ce contexte que Hollande a fait part à Bouteflika de sa volonté de développer encore les nombreux liens existant entre la France et l'Algérie et de renforcer le partenariat d'exception entre les deux pays. L'Algérie est déjà l'un des partenaires privilégiés de la France en Méditerranée, mais leurs relations ont traversé des zones de tension. Avec les deux élections qui ont eu lieu dans les deux pays, les choses sont sur le point de revenir à la normale. La France a ainsi salué la tenue des élections législatives en Algérie, estimant qu'elles s'étaient globalement déroulées dans le calme et sans incident majeur. Le fait que la proclamation des résultats consacrent la prééminence du Front de libération nationale est un autre motif de rapprochement puisque le parti entretient de bonnes relations avec François Hollande. Ce dernier connaît aussi l'Algérie puisqu'il a effectué son stage à l'ambassade de France à sa sortie de l'ENA. Tout de suite après son message à François Hollande pour le féliciter de son accession à la présidence française, le Président Abdelaziz Bouteflika avait plaidé, le 8 mai dernier, en faveur d'une nouvelle page dans les relations entre les deux pays. Hollande a affiché sa disponibilité à envisager l'histoire sereinement lorsqu'il a rendu hommage aux victimes des massacres d'Octobre 1961 en France. A Alger, on n'est pas loin de penser que seule une lecture objective de l'Histoire permettra à la France et à l'Algérie de transcender les stigmates d'un passé douloureux. Ce sont les termes utilisés par Bouteflika à Sétif pour prononcer son discours deux jours après l'élection en France du socialiste François Hollande à la présidence de la République. François Hollande sera-t-il le président français capable de remettre les relations algéro-françaises dans le sens qu'elles auraient dû prendre et garder? Un nouveau président français, à quelques mois de la célébration du 50e anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, ne laisse pas indifférent, et c'est l'une des raisons qui plaident en faveur de l'adoption de gestes de réconciliation. Même le S.G. du FLN, Belkhadem, a estimé qu'il y aura un changement dans les relations franco-algériennes. Il faudrait alors s'attendre à ce que les relations entre Alger et Paris soient plus apaisées et plus denses. Hollande s'est préparé à cette éventualité. Il était venu à la fin 2010 à Alger à l'invitation du FLN avec lequel il entretient de bonnes relations. Hollande a laissé entendre que la France officielle reconnaîtra les crimes de la colonisation. A propos des binationaux, les socialistes pensent qu'on ne profite pas assez de cette richesse extraordinaire que sont ces Français qui ont leurs racines en Algérie. Ils plaident en faveur d'un développement commun aussi bien culturel qu'économique et social. Pour ce qui est des mouvements migratoires, les responsables socialistes considèrent que ce n'est pas en créant des lignes Maginot en Europe qu'ils résoudront le problème. Pour y arriver, il faut un codéveloppement pour permettre aux personnes de trouver du travail chez elles en Algérie.